[Background-Terminé] Bloody Bery

par **Beryael** Mar 21 Mai 2013 - 0:48

Chapitre 1

J'hurle, je crie, j'étouffe, pourquoi il y a tant de lumière autour de moi ?Je me dois de vivre dans l'obscurité, je suis faites pour la pénombre, c'est ma nature qui le veut !Je sens que l'on me porte, j'en profite pour observer ce qui se passe, je vois une femme couverte de sang, un sourire béat sur le visage... Du sang, oui du sang... Des images me viennent à l'esprit, défilant rapidement, des crocs, un liquide rougeâtre, du plaisir, le bonheur. Il me faut du sang, je dois me nourrir !Mais je sais que mes canines ne sont pas encore là, je viens de naître après tout...

« Est-ce-que c'est normal qu'elle hurle à ce point ? »

Un homme s'approche de moi pendant que je continue d'hurler. Il a l'air inquiet, il fronce les sourcils et passe sa main sur mon visage. Plus tard je le tuerais, peu importe qui il est, personne ne doit montrer ses faiblesses. La personne qui me portait jusque là me tend à l'homme qui me prend dans ses bras, c'est donc mon père...

« Bien sûr que oui c'est normal, elle réalise qu'elle est une vampire, qu'elle a faim. Vous devrez la nourrir avec votre propre sang pendant une semaine, le temps que le processus de transformation se mette en place et qu'elle grandisse. »

C'est l'homme qui me portait qui vient de répondre à mon père, j'en conclut que c'est un médecin ou du moins quelque chose qui s'en rapproche. Pourquoi mes parents ne l'achèvent pas ?Il a rempli son rôle en me mettant au monde, ma mère doit être épuisée par le travail, qu'elle boive son sang ne lui ferait que du bien... Qu'attendent-ils bon sang !?

« Merci monsieur..., répond ma mère, merci pour tout... »

C'est donc ça... Ils sont... gentils ?Je cesse d'hurler et les regarde attentivement, un à un, en espérant qu'ils comprennent le message qu'un nouveau-né veut leur faire passer. Au lieu de ça, mon père s'assied près de ma mère pour qu'elle me voit mieux. Le « médecin » s'en va en les saluant chaleureusement. Je me remet à crier, mais de rage cette fois.

par **Beryael** Mar 21 Mai 2013 - 0:50

CHAPITRE 2

Du feu ,du sang ,des cris ,des hurlement ,la mort ..C'est si bon .Vous avez peur ?Tant mieux,vous devez nous craindre .Nous ne sommes pas des créatures gentilles ,avec de l'humour ,et remplis d'amour ,non .Nous sommes sadiques,nous aimons vous torturer ,boire votre sang .On vient chez vous,on viole votre femme,on tue votre mari et on suce le sang de vos enfants .Règle numéro un ?Ne jamais nous faire confiance ,nous sommes des traîtres ,des démons .Dans le prochain village où nous emmenagerons ,nous arriverons aimables,souriant ,d'adorable suceurs de sang .Mais à la moindre erreur,même la plus petite .Nous vous tuerons tous .Vous pouvez vous enfuir,on vous retrouvera ,vous pouvez supplier ,on fera durer le supplice .Craignez nous ,hurlez nos noms dans tout le monde des douzes,faites nous connaître et nous serons ravis .
Ici,la vie devenait monotome ,c'est pour ça que je remercie ce petit garçon affamé d'avoir volé une pomme dans notre jardin ,il n'avait pas beaucoup de sang ,mais il était innocent et le sang des personnes naïves est tellement plus délectable que le sang ordinaire .Mais revenons à nos affaires voulez-vous ?C'est une mise en garde ,un simple parchemin que nous avons écris pour vous ,pour vous informer de qui nous sommes ,de ce que nous sommes capable en ce monde .Nous ne sommes pas les plus forts ,on a toujours un supérier mais cependant ,une personne plus forte que nous doit appartenir à notre espèce .Et ça c'est dommage pour vous .Nous vous aimons..Enfin nous aimons ce qui vous fait vivre...Le sang..

Le parchemin fut trouvé par des mercenaires ,le petit village dans lequel les Nis'Hintar s'étaient installés était à présent détruit,quelques maisons brulées encore ,la plupart des cadavres avaient des traces de crocs sur le cou ,les autres étaient brulés ou méconnaissable .Cette fois le travail avait du leur prendre du temps ,enfermer tout les villageois et les supporter avait du être dur ,ils avaient du faire preuve de patience ,ne pas s'énerver .Un an...Depuis un an ils avaient commencé à faire peur a des villageois .Un an que des mercenaires étaient à leur recherche ,un an que le massacre étaient présents .Les autres villages n'étaient pas au courant ,les mercenaires devaient donc illiminer toute traces de vie derrière la famille de vampyres .Un an que Beryael avait entrainé ses parents dans cette histoire sans fin...Ils finiraient par payer leur crime ,mais tuer des vampyres n'est pas chose facile ,heuresement que seule Beryael semble être une non-vivante .Ses parents sont des vampyres mais ils sont aussi facile à tuer que les vampires qui se trouvent dans les cryptes .Alors qu'ils profitent de leur buffet gratuit ...Qu'ils profitent .

par **Beryael** Mar 21 Mai 2013 - 1:18

Chapitre 3

« Soyez-en certaine, notre famille vous est reconnaissante, merci de nous laisser vivre dans votre village. »

Eswen Nis’Hintar baisse la tête un instant, inquiète, puis soupir de soulagement en voyant Beryael hocher la tête, signe de satisfaction pour la fillette. La femme, dirigeante du village guide les deux vampyres et la vampire à travers les ruelles, expliquant où se trouvent les commerces aux deux adultes. Ils la suivent en faisant mine de rire, en discutant parfaitement normalement avec elle. La jeune vampire quant à elle, a déjà commencé son repérage. Bery’ observe chacun des passants, déterminant leur force physique, leur âge et leur puissance magique. Dans ce petit village de Sidimote, personne ne semble réellement doué, le point fort du village semble surtout être le commerce. En regardant au Sud, elle peut apercevoir les murailles de Brâkmar, qui la font sourire. Un jour, la petite fille a l’espoir de pouvoir se débarrasser de ses parents et d’aller vivre dans la cité sombre, de devenir à la fois leur plus grand espoir et leur plus grande peur. Mais pour le moment elle devra se contenter de continuer de manipuler ses parents, les forcer à l’aider dans ses massacres de villages.

Beryael regarde derrière elle, et elle aperçoit Pullo, son chacha, grogner près d’enfants qui doivent avoir l’âge de la fillette. Douze ans à peu près donc. Elle va le chercher en jetant un regard noir au groupe de gosses, qui en voyant les vêtements tachetés de sang, décident de s’enfuir. Elle sait déjà qu’elle retirera de leur torture une grande satisfaction.

« Ils pleureront, et hurleront pour que je les achève, murmure-t-elle au chacha, pas vrai ? »

L’animal se contente de la regarder, mais sa bouche semble s’étirer en un sourire. Ce chacha, elle l’a trouvé quelques semaines auparavant après avoir tuée une famille entière. Il était sur le ventre de sa précédente maîtresse, en train de laper le peu de sang qu’il lui restait. Quand elle l’a prise dans ses petits bras, il l’a grogné et l’a griffé en signe de protestation, pour montrer qu’il voulait plus de sang. Depuis, elle l’a gardé, elle a parfois l’impression de pouvoir communiquer avec lui, que Pullo la comprend et lui donne des sortes de réponses à l’aide de miaulements.

Elle se dépêche de rejoindre ses parents saluant la dirigeante du village, à l’entrée d’une maison. Cette-dernière est comme toute les autres, en pierres, avec des poutres en ébène pour soutenir les fondations, et un toit de chaume. Une fois près de ses géniteurs, ceux-ci la regardent, une lueur triste dans leurs yeux, avant qu’ils ne prennent la parole.

« Tu sais Bery’… On se disait, commence Eswen. »

« On pensait, que… Ce village à l’air paisible, ils n’ont pas l’air de vouloir notre mort, ni même de savoir que nous sommes des vampyres… On pourrait y rester, et ne pas les tuer… »

La vampire soupire, à chaque fois qu’ils arrivent dans un nouveau village, c’est toujours le même discours. Et comme à chaque fois, elle doit faire preuve de patience, et continuer de manipuler ses parents, jusqu’à ce qu’ils cèdent et acceptent de tous les massacrer.

« Vous êtes fous !?Vous les avez bien vu ?Le groupe d’enfants là-bas était prêt à attaquer Pullo, parce qu’il a un peu de sang dans ses poils, et quand ils m’ont vu, ils m’ont menacé ! »

Elle ouvre d’elle-même la porte d’entrée de la maison, et les fait rentrer. C’est parfait, au moins l’intérieur est déjà meublé, et le sol n’est pas recouvert, ils pourront facilement préparer des prisons en dessous pour enfermer petit à petit les villageois, et les massacrer en douceur. Une fois le couple rentré, elle referme la porte et leur demande de s’asseoir sur un banc contre un mur de la maison.

« Ils savent qui nous sommes, ils veulent nous tuer eux-aussi… Dès ce soir, nous creuserons les caves, d’ici une semaine elles seront prêtes, et au cas-où, nous nous en servirons. »

Bery’ pose ensuite son regard le plus faussement affectueux sur ses parents, et tente de leur adresser un vague sourire chaleureux.

« Dans le cas contraire, nous pourrons vivre ici. Mais soyez-sûrs qu’ils voudront tous nous tuer, c’est évident… »

par **Beryael** Mar 21 Mai 2013 - 4:45

Chapitre 4

Allongée sur l'herbe, à l'ombre d'un arbre, Bery' caressait du bout des doigts son chacha en essayant de se reposer, de se détendre. Cela faisait deux semaines que elle et ses parents étaient au village, ils avaient fini de creuser un souterrain sous la maison. La construction avait été compliqué, entasser la terre qu'ils avaient déblayé l'avait été également, mais ils avaient enfin fini. Pourtant, elle n'était pas d'humeur à tuer qui que se soit. Rien qu'en pensant à ça, elle eut un petit rictus, se disant que c'était un comble pour un monstre de n'avoir envie de tuer personne. Son oreille frémit, des personnes approchaient, ils devaient être cinq au moins. Sûrement la bande de gosses qui depuis une semaine l'observait et essayait de la mettre en colère, histoire de voir ce que ça faisait une vampire énervée...

« Hey Beryael !Tu fais quoi avec ta bestiole. »

La fillette poussa un long soupir, mais resta immobile, les yeux fermés, comme endormie. En entendant les enfants s'approcher davantage, elle se décida à se redresser. Elle les observa et fronça les sourcils. Une sale manie qu'elle avait prise, elle fronçait toujours les sourcils et faisait une espèce de moue quand quelque chose la contrariait.

« Allez vous faire foutre. »

Bery' se leva et claqua des doigts, imposant à Pullo de la suivre. Elle tourna les talons et s'éloigna dans la forêt. Une fois suffisamment loin, elle se dérida et prit son chacha dans ses bras.

« Des fois j'ai l'impression d'avoir peur... C'est ridicule, pas vrai ? »

En guise de réponse, l'animal frotta son museau contre sa joue, c'était réconfortant. Étrange sensation que Beryael ressentait de plus en plus souvent, et pour elle, c'était désagréable de sentir qu'en grandissant, elle ressentait des sentiments humains. L'enfant s'allongea à nouveau dans l'herbe et plissa les yeux, essayant de discerner le soleil, ou une quelconque lumière, mais rien. Soudain, le chacha se mit à grogner, et quelques secondes plus tard, la fillette se redressa en sursaut, un autre vampire était là... Non... Un vampyre...

Il se tenait juste à côté, un écaflip au pelage orangé, son large chapeau masquait son visage, si bien qu'elle ne put pas distinguer ses traits. Il n'était pas propre, ses poils étaient parsemés de tâches de sang et de poussière, de ses orteils, jusqu'aux genoux, de la boue séchée.

« Ne retourne pas au village. »

Cette fois, elle haussa les sourcils, de quel droit lui parlait-il ainsi ?D'égal à égal, alors qu'il est une race inférieur aux vampires et à peine supérieur aux humains. Pourtant, quelque chose dans sa manière de parler attirait l'enfant. Elle se leva et le regarda sévèrement.

_ Qui es-tu ?

_ Là n'est pas la question, ne retourne là-bas, c'est tout.

Sur ces derniers mots, il s'éloigna, et ce n'est qu'une fois disparu que Beryael sentit l'odeur de fumée qui emplissait l'air, elle se retourna et distingua une épaisse fumée grise s'échapper du village. Se pourrait-il que ses parents aient commencé sans elle ?Sans avoir reçu d'ordre d'elle ?Elle reprit Pullo et retourna en direction du village en trottinant. Pourtant, une fois sur les lieux, le spectacle qu'elle vit n'était pas celui qu'elle attendait. Certes les villageois criaient, mais c'était des cris de joie. Tous tenaient une torche dans les mains, et ils se tenaient devant un énorme bûcher sur lequel ses parents étaient attachés, en s'approchant elle remarqua qu'on leur avait arraché le cœur. A droite du bûcher, trois hommes riaient, des hommes qu'elle n'avait jamais vu dans le village. Des mercenaires....

Sans réellement réfléchir, la fillette sortit ses canines, balança son chacha au sol, et s'élança comme une furie vers la foule. Elle ne contrôlait plus réellement ses mouvements, c'était la rage qui la dominait à présent, elle égorgea une femme, balança une torche sur un enfant, elle allait s'élancer sur les trois hommes pour les anéantir, quand elle sentit une vive douleur dans la nuque. Bery' n'eut le temps de rien faire que déjà sa vue se brouillait, ses jambes cédaient, puis plus rien... Juste l'obscurité.

par **Beryael** Ven 24 Mai 2013 - 1:14

Chapitre 5

05 Maisial 635

« Réussir à trouver les Nis'Hintar n'est pas chose aisée, ils semblent surtout se déplacer dans Sidimote et les Terres Désacrées. Cependant, certaines traces mènent en Amakna, on suppose que c'est pour cela que on nous a ordonné de retrouver la famille et de l'anéantir, les amaknéens ont peur. Le seul danger apparent est Beryael, cette gamine est beaucoup trop rusée pour n'avoir que douze ans... Avec les copains, on pense que chez les vampires il y a une sorte de réincarnation, c'est sûrement le cas, sinon comment expliquer tout ça... Comment justifier ces familles disparues, ces villages vidés, ces routes parsemées de cadavres vidés de leur sang.

Aujourd'hui on ne les recherche pas que pour l'argent, on aimerait savoir ce que ça fait de tuer l'un des monstres les plus puissants du monde des douze »

17 Descendre 635

« J'ai l'impression que le froid nous gèle le cerveau, ça fait bientôt un an que nous avons quitté nos foyers avec les copains, un an qu'on poursuit une gamine qui réussit toujours à avoir une longueur d'avance. Quand on arrive enfin dans un village, la trace est fraîche, certaines personnes même pas encore tout à fait mortes... Mais il semblerait que les trois tueurs soient devenus maîtres en matière de disparition.

Cependant, on a reçu une lettre ce matin, on ne sait pas comment le piou qui l'apportait nous a trouvé, mais passons. Apparemment Beryael et ses parents viendraient d'emménager dans un petit village non loin de Gisgoul, si on se dépêche on pourra arriver à temps. »

12 Martalo 636

« Quelle peste... Elle a osé nous narguer en nous laissant un panneau expliquant à quel point elle est déçue que l'on ne se soit pas souvenu de son anniversaire dans la dernière maison dont elle a tué les habitants. Mais cette fois on ne s'est pas découragé avec les copains, on redouble d'efforts, plus vite les Nis'Hintar seront morts et plus vite nous pourrons retourner chez nous, nos femmes et nos enfants nous manquent... On commence à ne plus supporter l'air lourd qui règne au Nord de Brâkmar, la nourriture nous semble plus fade jour après jour, et on commence à oublier à quoi ressemble le soleil...

Je donnerais n'importe quoi pour de l'eau fraîche, une douce brise de printemps et de l'herbe verte. On nous a encore averti de l'arrivée de cette saloperie de famille dans un village, cette fois on ne va pas les louper... »

19 Martalo 636

« J'ose à peine me demander si je rêve ou non, car si c'est le cas, j'ai trop peur de me réveiller, Eswen et Agnadir Nis'Hintar sont morts !Nous les avons vu brûler, leur cœur arraché par nos mains, un délicieux spectacle que nous n'attendions plus. Il ne reste plus que Beryael à éliminer, mais pour l'instant nous nous reposons à la taverne du Bwork de Brâkmar histoire de fêter notre début de victoire.

Nous aurions pu éliminer la gamine, mais un écaflip surgit de nul part l'a assommé avant de boire une potion de rappel. Avec un peu de chance, il désirait prendre se venger de la vampire. Ca fait plaisir de manger un vrai repas, de revoir des femmes faites de chair et de sang, et de boire à nouveau ! »

20 Martalo 636

« Un massacre... Du sang... Partout !J'écris mes derniers mots caché derrière un tonneau, l'écaflip ne souhaitait aucune vengeance, mais plutôt aider la gosse. Il a assassiné pendant mon sommeil mes compagnons et les serveuses, je l'entends s'approcher petit à petit... Galysse, chérie, si un jour tu trouves ce carnet par le plus grand des miracles, sache que je t'aime, que j'espère que notre fils va bien, fuis, le plus loin possible, vers la lumière, là est ton salut, là Beryael ne te retrouv... »

Le reste du carnet est illisible car recouvert de sang, les paragraphes que vous venez de lire, sont les seuls encore intact, et qui ont permis à bien des historiens de réussir à dresser une partie de l'enfance de Beryael Nis'Hintar.

par **Beryael** Sam 25 Mai 2013 - 4:03

Chapitre 6

À son réveil, Beryael fut d'abord surprise par l'endroit où elle se trouvait, elle n'était certainement plus dans les landes de Sidimote, il y avait bien trop de lumière, bien trop de végétation et bien trop de vie. Elle devait sûrement être dans un recoin d'Amakna, la milifutaie peut-être? Ensuite, elle se rendit compte que Pullo n'était pas à ses côtés, si par un miracle elle était encore en vie, en était-il de même pour son chacha? Et pour terminer, ce qui l'étonna au plus haut point fut justement le fait qu'elle soit encore en vie. Comment avait-elle réussi à en ressortir vivante? Était-ce le vampyre qui l'avait sauvé? Maintenant qu'elle était en vie mais loin de sa zone de prédilection, qu'est-ce-qu'elle allait devenir? Beaucoup trop de questions se bousculaient dans son esprit... Pour le moment elle devait se calmer, se détendre et se nourrir. Pour la suite elle décida qu'elle allait improvisé.

Beryael se redressa et observa les alentours, à part des arbres et des créatures, il n'y avait rien. Elle allait devoir marcher jusqu'à trouver un zaap si elle voulait trouver une personne ou deux à se mettre sous la dent, et c'est ce qu'elle fit. En même temps qu'elle avançait -sans but précis à part trouver du sang- elle se mit à essayer de se souvenir en détail des événements de la veille. L'enfant se souvenait de la mort de ses parents, du moins de la vision de leurs cadavres prêts à brûler. Des mercenaires qui riaient à côté du bûcher et de tous les villageois qui semblaient heureux de voir le couple mort. Bery' ne comptait pas venger ses parents, elle voulait leur mort depuis longtemps, mais elle tenait à finir ce qu'elle avait commencé.

Enfin la vampire aperçue une arche bleutée autour de laquelle deux personnes âgées discutaient, au vu de leurs vêtements, de leur équipement, ce devait être des mineurs, des disciples d'Enutrof? Peu importe, ils allaient satisfaire sa soif. Elle s'élança sur l'un et éclata sa tête contre l'arche, le deuxième n'eut pas le temps de s'enfuir qu'il était déjà par terre et elle accroupie au dessus de lui, ses canines plantées dans son cou. Une fois que Bery' eut vidée de leur sang les deux hommes, elle se mit face au zaap et commença à réfléchir à où elle pourrait se rendre à présent. Peut-être que en fouillant dans les affaires des deux anciens, elle trouverait assez de kamas pour retourner à Brâkmar, mais en avait-elle sérieusement envie ?Voulait-elle sincèrement retourner en arrière, reprendre ce qu'elle faisait ?

« Allez de l'avant..., murmura-t-elle. »

C'était en effet ce qu'elle devait faire, et ce qu'elle comptait faire. Beryael se regarda dans le reflet de l'arche bleue, elle avait piètre allure avec sa tenue couverte de sang et sa peau hâlée couverte de poussières et de boue. Avec les sous que les enutrofs avaient sur eux, la jeune fille avait assez d'argent pour se racheter des habits corrects et éventuellement une paire de ciseaux pour se couper les cheveux.

* * *

Ça faisait déjà plusieurs semaines, plusieurs mois que Bery' se promenait de nuit en Amakna, elle errait même plutôt. Une errance sans but, sans fin, elle espérait un miracle, un signe, que quelqu'un vienne la voir pour lui donner de quoi remplir le vide qu'elle appelait son âme. Une âme... Elle avait appris ce mot dans une taverne de Sufokia où elle s'était arrêtée. Les gens qu'elle croisait et qu'elle tuait lui disait qu'elle n'en avait pas, mais au final qu'en savait-il ?N'était-ce pas prétentieux de leur part que de dire que sous prétexte qu'elle pouvait tuer sans remord de par sa nature, elle n'avait pas d'âme, alors que eux, si ?La jeune fille avait commencé à s'intéresser à la religion, elle lisait beaucoup également, du moins elle essayait, mais se procurer des livres quand on n'a pas d'argent pour se les acheter n'est pas chose aisée.

Elle avait perdu l'espoir d'un jour retrouver Pullo, et ça l'énervait. Non pas le fait de ne plus revoir son chacha, mais parce que cette nouvelle la rendait triste, et ce sentiment la mettait en colère. Car elle avait l'impression que plus elle grandissait, et plus elle ressentait des émotions humaines... Est-ce-que une fois qu'elle attendrait sa taille adulte à vingt ans elle serait comme ses parents ?D'adorables monstres avec un cerveau digne d'un tofu... Voilà l'image qu'elle gardait d'eux.

Actuellement, Bery' était allongée à l'ombre d'un arbre, attendant que le soleil se couche pour pouvoir marcher tranquillement sans avoir mal ou peur de voir sa peau rougir au bout d'une heure d'exposition. Les yeux fermés, elle essayait de s'endormir, mais quelque chose la gênait, des miaulements provenant d'un buisson.

« Tais-toi Pullo... Putain..., souffla-t-elle par réflexe. »

Les miaulements cessèrent et elle sentit un museau humide frotter sa joue. Ce n'est qu'après quelques minutes qu'elle réalisa la réapparition de son chacha. Elle se redressa d'un coup et le serra fort dans ses bras en souriant.

« Bon sang... j'ai cru ne jamais te revoir mon gros...Comment tu as fais pour me retrouver ? »

Le chacha tourna la tête vers la droite, désignant une silhouette s'éloignant de là où la vampire se trouvait. Elle plissa les yeux pour essayer de voir ou reconnaître la personne qui lui avait ramené son animal, et fronça les sourcils en se rendant compte que c'était le vampyre qu'elle avait rencontré quatre mois auparavant... Celui-ci qu'elle soupçonnait de l'avoir sauvé, ou empêché de tuer les mercenaires. Même s'il était loin, elle remarqua que rien n'avait changé, son aura était toujours aussi attirante...

Bery' baissa la tête et se rallongea, en serrant son chacha dans les bras. Pour l'instant elle allait dormir, et le lendemain, elle trouverait des réponses à toutes les questions qu'elle se posait. Et surtout, elle découvrirait qui est cet écaflip.

par **Beryael** Mar 28 Mai 2013 - 2:36

Chapitre 7

Beryael avait cherché partout toute les informations possibles sur le vampyre, mais apparemment il savait se montrer discret ou bien éliminer les preuves, ses recherches avaient été vaines. La jeune fille avait fini par s'installer au bout de deux mois dans une maison abandonnée dans le village amaknéen. Elle y vivait en journée, s'occupait comme elle le pouvait et le soir, elle passait ses nuits à la bibliothèque où, après quelques menaces, elle avait l'autorisation d'y passer tout le temps qu'elle souhaitait. Petit à petit, elle avait commencé à s'habituer et s'intéresser aux coutumes humaines, et à ses émotions naissantes. Elle avait même fini par devenir une disciple d'eniripsa !En même temps, à force de s'intéresser à la médecine, et aux soins magiques, c'était presque évident que la Déesse était la divinité qu'elle devait prier.

Ce matin là, elle était d'ailleurs allée au temple, y déposer une fleur de lin, piètre offrande dont seul l'acte comptait. Bery' s'habituait à se faire passer pour une humaine gentille et inoffensive, ça lui permettait d'appâter des hommes un peu bêtes, de les emmener chez « elle » et de les vider de leur sang. Juste après sa visite, elle était allée récupérer Pullo dans sa maison et avait pris la route pour la forêt maléfique. Son instinct lui disait qu'une petite visite de courtoisie avec le « Dark Vlad » lui permettrait d'obtenir des informations sur son vampyre. Une fois à l'entrée du fameux labyrinthe, elle n'eut même pas besoin de menacer Lanfeust de Trouille qu'il la laissa passer, sentant sûrement l'aura maléfique se dégageant de la vampire.

A l'intérieur, elle n'eut aucun mal à se frayer un chemin parmi les diverses créatures, celles-ci lui cédant le passage dès que Beryael s'approchait. Au bout d'une demie-heure de marche, elle arriva enfin au centre du labyrinthe après avoir coupé à plusieurs reprises à travers les arbres. L'ancien Goultard se tenait là, juste devant elle, chevauchant ses montures maléfiques et encadré de plusieurs chafers. Elle s'avança avec élégance jusqu'à être assez proche de l'homme pour ne pas avoir à hurler pour se faire entendre, et commença son interrogatoire.

« Bien le bonsoir Vlad, commença-t-elle en attendant une réponse qui ne vint pas, elle reprit. Je viens ici afin de m'informer, connaîtrais-tu un écaflip ?Un vampyre plus précisément, au poil gris, et portant des vêtements sombres... »

Là encore, il ne répondit pas, il semblait réfléchir... Sauf que un iop qui réfléchit, ça donne généralement une expression faciale des plus risibles, si bien que la jeune fille ne put s'empêcher d'avoir un sourire en coin, se demandant quelle idiotie il allait bien pouvoir sortir.

« Tu... Pas... Humaine ?, demanda-t-il lentement en articulant difficilement »

Finalement, Beryael ne put se retenir et eut un petit rictus moqueur envers l'homme. Celui-ci avait dû être un peu trop frappé par des aventuriers, et ça lui tapait sur la cervelle. Et dire qu'il était autrefois un guerrier de renom, le plus puissant de tous les humains du monde des douze, qui suscitait chez les habitants de celui-ci, de la peur et de l'admiration !Décidément, il avait bien changé...

« Oui voilà, c'est ça, je suis un vampire... »

Elle n'eut même pas fini sa phrase, que le iop fronçait les sourcils, il la pointa soudain du doigts et poussa un hurlement à glacer le sang. Les chafers présents autour de lui commencèrent à s'agiter.

« Tu es donc un démon, cria le iop, tu dois mourir ! »

Aussitôt, des créatures surgirent des arbres et commencèrent à tenter d'attaquer la jeune fille qui évitait leurs attaques avec précision. Comprenant que le guerrier ne dirait rien, elle fit ce que jamais auparavant elle n'aurait songé faire :elle prit la fuite. Cependant, les monstres semblaient décidé à l'éliminer et la poursuivirent avec une rage et une volonté déconcertante. La course poursuite dura un quart d'heure, le temps que Bery' arrive à rejoindre la sortie du labyrinthe que Lanfeust avait déserté. A sa place se tenait un vampyre, le vampyre qui hantait l'esprit de l'adolescente. Elle se précipita à ses côtés, et se prépara à l'attaque. Seulement, dès que les créatures eurent atteins la frontière séparant Amakna de la forêt maléfique, elles se stoppèrent et après un concours de regard avec l'eniripsa, elles rebroussèrent chemin pour retourner dans les profondeurs de leur antre.

« Et bien, tu l'as échappé belle, un coup de chance, lui lança l'homme en souriant. »

Beryael le regarda un instant, méfiante, avant de se déraidir et de lui répondre. Après tout, cela faisait plusieurs semaines qu'elle le cherchait, maintenant qu'elle l'avait sous la main autant en profiter.

« La chance n'a rien à voir avec le fait que je ne sois pas en train de me battre avec ces immondices. »

Le vampyre se mit à sourire, dévoilant des dents extrêmement aiguës, puis se retourna, et commença à s'éloigner. Énervée de le voir toujours fuir dès qu'ils se croisaient, elle décida de le suivre cette fois, à l'écart et discrètement...

par **Beryael** Lun 3 Juin 2013 - 13:48

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CHAPITRE 8

Cela faisait un mois qu'elle le suivait, et pourtant, durant ces trente jours, Beryael n'avait absolument rien appris sur le mystérieux vampyre. Elle avait beau essayé d'analyser chacune de ses actions, de ses paroles, chacun de ses mouvements, elle n'apprenait rien de nouveau à son plus grand désespoir. Du coup, petit à petit, elle avait commencé à le laisser prendre de l'avance sur elle, à lui laisser du temps sans l’œil indiscret de l'eniripsa. Ça lui faisait une distraction au moins de devoir flairer sa piste et de devoir le retrouver, c'était l'unique distraction qu'elle avait hormis la chasse à l'humain.

Cette après-midi là, elle s'était assise à l'ombre d'un arbre, elle avait hâte que l'été s'achève enfin pour pouvoir recommencer à sortir au grand jour sans avoir besoin de faire une pause dans l'obscurité toute les heures. Pullo avait fini par s'endormir blottit contre la hanche de sa maîtresse, du coup celle-ci le caressait du bout des doigts, en commençant elle-même à somnoler. Elle gardait cependant un œil ouvert pour être sûre de ne pas prendre trop de retard par rapport à son écaflip, et pour ne pas se faire attaquer non plus.

Dans sa tête, elle commença à faire le point, à essayer de réfléchir à où elle en était dans sa non-vie.. Elle devait approcher de ses quatorze ans depuis le temps, ça faisait un bon moment que ses parents étaient morts, qu'elle avait cessé de détruire des villages entiers. Bery' commençait à se sentir de plus en plus humaine, à ressentir de la joie quand le soir venu elle va se baigner avec Pullo, à ressentir de la colère quand le soleil tape trop fort (elle était énervée d'ailleurs à l'heure actuelle), et même parfois... De la sympathie envers des humains... Elle, l'héritière Nis'Hintar, l'une des dernières sang-pures existant dans le monde des Douze, ayant des sentiments humains...

Beryael entendit soudain un bruit lourd de quelqu'un tombant, à ses pieds. Elle ouvrit les yeux rapidement, réveillant au passage son chacha albinos qui sortit immédiatement les griffes. Pourtant au lieu de voir un quelconque ennemi, c'était un petit garçon visiblement évanoui et ligoté qui était par terre devant elle, l'enfant n'était pas seul, le vampyre se tenait debout devant lui, les bras sur les hanches, son air crispé habituel au visage.

« Tu devrais te nourrir davantage si tu veux pas cramer, et si tu veux pouvoir me suivre. »

La vampire écarquilla les yeux, comment avait-il pu se rendre compte qu'elle le suivait depuis un mois ?Elle aurait pu être la Déesse de la discrétion si elle le souhaitait.

« J'étais au courant c'est tout, pose pas de question. »

Elle fronça les sourcils, comment faisait-il pour savoir exactement ce qu'elle pensait ?Les vampyres ne pouvaient pas être télépathe, rien que pour des vampires au sang pur, c'était compliqué, alors des sous-races maîtrisant cet art difficile au point de le retourner contre leurs supérieurs...

_Arrête de réfléchir et bois, ordonna-t-il en lui désignant l'enfant à ses pieds.
-Me donne pas d'ordre, grogna-t-elle.
-Bois.

La jeune fille serra les poings et les dents et le fixa droit dans les yeux, lui lançant un regard noir et glacial.

_Me...Donne...Pas...D'ordre...
_Bois.

L'instant d'après elle avait soulevé l'enfant et lui avait arraché un bout de son cou. L'ecaflip semblait intrigué par son comportement, mais n'eut pas le temps de se poser plus de questions, qu'elle l'avait déjà poussé et fait tomber au sol. En tremblant de rage, Bery' s'était mise à califourchon sur son ventre et laissait le sang de l'enfant dégouliner sur son pelage. Même s'il essayait de ne rien laissé paraître, elle pouvait lire dans ses yeux de la peur. Un rictus satisfait se dessina sur son visage.

« Je t'avais dis de ne pas me donner d'ordre... Maintenant tu vas payer ton erreur sous-race de merde. »

En un éclair, elle avait planté ses canines dans son cou, arrachant un couinement de douleur au félin, qui décida de renverser la situation en la renversant, elle.

« Je fais ce que je veux. »

Et comme ça, sans réfléchir, il l'embrassa sans aucune pitié, baiser qu'elle lui rendit avec la même froideur et la même bestialité. Quelques minutes plus tard, ils faisaient l'amour dans le sang de l'enfant qui se vidait petit à petit du liquide rougeâtre.

par **Beryael** Ven 7 Juin 2013 - 3:32

Chapitre 9

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En deux semaine, le vampyre et la jeune fille ne s'étaient pas lâchés d'une traite, ils passaient leur temps en Amakna à en traumatiser les habitants de la région. Cependant, ce matin-là, il lui avait annoncé qu'il voulait jouer à son jeu, il voulait se joindre à elle et détruire des villages, tuer chacun de ses habitants. L'idée n'avait pas plu à l'adolescente, qui n'avait plus envie d'être rechercher par la moitié du monde des douze, son sentiment avait empiré quand il lui avait dit qu'il ne voulait pas prendre son temps, ne pas s'installer et les tuer petit à petit, mais faire un massacre direct. Cependant il avait insisté, et avait réussi à la convaincre d'une manière très... Sympathique.

Voilà comment Beryael s'était retrouvée assise contre le mur d'une maison, son dora rabaissé sur son visage et caressant d'une main son chacha. Les manières du vampyre étaient peu précises, il laissait beaucoup trop de traces et elle avait même vu des habitants réussir à s'enfuir. Il était pitoyable...

Durant le peu d'années qu'elle avait pu vivre dans le monde des douze, la jeune fille s'était toujours dit que pour qu'elle arrive à aimer quelqu'un, cette personne devrait mériter son respect, sa confiance, e surtout son amour. Elle avait cru voir cette personne en l'écaflip, elle était loin -très loin- d'être amoureuse mais elle s'était dit que si le vampyre répondait à ses critères, elle pourrait éprouver quelque chose pour lui. Mais là, tout les bons points qu'elle avait pu lui retrouver avaient été définitivement oublié.

Bery' se redressa, et décida de partir, le jeune homme ne remarqua même pas la silhouette de la jeune fille s'éloigner. L'adolescente faisait glisser entre ses doigts une cigarette, une sorte de petit rouleau de papier fourré avec une plane exotique. Elle avait croisé plusieurs jeunes en fumer, sans trop savoir ce que ça faisait, et aujourd'hui, elle en avait trouvé une boîte entière dans les poches d'une disciple de Feca qu'elle avait tué. Soudain sur la route, de bruyants cris bestiaux se firent entendre et bientôt, la silhouette de deux dragodindes sur lesquelles étaient assis deux soldats de la garde d'Amakna firent leur apparition. Les deux hommes arrêtèrent leurs montures près de Bery dont le visage était caché par la Dora. Elle esquissa un sourire...

_Tout va bien petite?

La jeune fille releva la tête d'un coup et prit une expression apeurée.

_À l'aide s'il vous plaît! Un vampyre est en train de massacrer mon village natale, par chance j'ai réussi à m'échapper!, cria-t-elle.

Les deux soldats se regardèrent un instant avant de dégainer leurs armes et de donner des coups de talons à leurs montures pour s'empresser d'aller jusqu'au village. D'ici quelques minutes, l'écaflip serait mort, elle n'avait plus de plan à présent et elle devait en trouver un. Par terre, elle remarqua que l'un des soldats avait fait tomber sans le vouloir un petit sac en cuir, à l'intérieur duquel elle trouva plusieurs potions. Sans hésitation, elle sortit une fiole rouge et la vida d'un coup, en quelques secondes elle se retrouva au coeur de la milice brâkmarienne.

_Beryael Nis'Hintar... Jamais je n'aurais pu songer une seconde à te revoir un jour, on te pensait tous encore plus morte que maintenant et partageant la tombe de tes parents! Tu nous apporte un bontarien ma belle?

La vampire se retourna en souriant pour être face au propriétaire de la voix rauque qui venait de lui parler.

_Mon cher Oto! Tu vois bien que je suis seule, en revanche j'avais espéré que tu puisses m'offrir une distraction, ça fait longtemps que je n'ai pas tué d'ailes blanches pour toi, et ça me manque un peu je l'avoue...
_Suis moi, on va en parler à l'intérieur, les murs ont des oreilles comme on dit...

Il lui fit un signe de la main, l'invitant à monter les escaliers devant elle. Le destin semblait enclin à la voir de retour à Brâkmar, autant qu'elle se rende un minimum utile pour la ville. Oto Mustam et Beryael s'étaient connus deux ans plus tôt quand l'enfant s'était rendu dans la cité afin de livrer deux bontariens qu'elle avait surpris à épier des soldats. Dès lors, elle avait commencé à servir de chasseuse de bons à rien pour le milicien, moyennant en échange quelques pièces ou quelques esclaves prêts à être vider de leur sang. Alors qu'elle expliquait à l'homme ce qui c'était passé durant l'année où elle n'avait pas donné signe de vie, son regard croisa celui d'une jeune femme donnant des instructions à un groupe de soldats.

_Qui est-ce? Je ne crois pas l'avoir déjà vu...
_Enelyne? Elle dirige la garde de la cité, tout les soldats qui protègent les rues de la ville sont sous son commandement. Je serais toi je ne m'en approcherai pas trop, cette gosse est talentueuse, mais dangereuse...
_Ça tombe bien, moi aussi...

Le corps et le visage de la dénommée Enelyne étaient plus que charmants, Si bien que la jeune fille nota dans un coin de sa tête que plus tard, elle devrait "faire connaissance" avec elle

par **Beryael** Dim 16 Juin 2013 - 2:22

Chapitre 10

12 Descendre 639

Cher journal,

Bon sang, je ne m'habituerais jamais à écrire ça « Cher journal »... c'est d'un ridicule. Mais d'un autre côté, ça m'aide à faire le point. Mes idées se mélangent, tout comme mes souvenirs, je ne sais plus qui j'étais avant d'être Beryael, je ne me souviens plus de ma naissance, petit à petit tout disparaît et ce carnet m'aide à ne pas tout oublier. J'ai lu une bonne centaine de livres parlant des vampires, des différentes étapes de la transformation, mais je n'y ai rien appris, ça m'a mise dans une rage profonde, et du coup j'ai tué deux de mes soldats les plus incompétents bien sûr, je ne peux pas prendre le risque de perdre de bons éléments de la troupe que je dirige.

Enelyne en apprenant ça s'est mise dans une rage folle, elle m'a rappelé que tant que je n'aurais pas vingt ans, je ne serais qu'une vampire avec un tiers de sa force, qu'elle pouvait très bien me tuer, que je n'avais pas d'argent, que je n'avais rien à part elle... Nous nous sommes battus jusqu'à ce qu'elle soit recouverte de son propre sang, puis nous avons fais l'amour, je l'aime...

J'avais pensé il y a un an que l'écaflip, le vampyre... je ne me souviens plus de son nom... Pourrait être mon digne compagnon, mais il n'en valait pas la peine comparé à elle. Enelyne n'a aucune faiblesse, à part le fait d'être humaine, mais mon sang qu'elle boit, lui donne plus de force qu'un humain normal. C'est déjà ça.

Cependant quand on s'est réveillée, un messager nous attendait, Oto Mustam nous attendait à la milice. Quand nous sommes arrivés, il nous a ordonné de rassembler nos troupes, Enelyne devait se rendre à Sidimote pour surveiller les environs, moi je devais me rendre dans la forêt des Abraknydes. Apparemment de nombreux groupes de bontariens s'y rassemblent, ils veulent tenter une attaque...

Je suis donc dans une forêt de merde, loin de ma bien aimée, loin de notre maison. Nous avons reçu des ordres bien précis, nous devons attendre que plus de soldats arrivent, puis nous attaquerons un à un les bontariens. Mais ça peut prendre du temps...

Demain c'est mon anniversaire, plus que quatre ans, et je serais enfin une véritable vampire, je serais enfin puissante... Et le chaos pourra commencer...

par **Beryael** Dim 30 Juin 2013 - 4:23

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Chapitre 11

L'heure était enfin venue, il ne restait dans la forêt plus qu'un groupe de soldats bontariens. Le reste s'était replié à la suite de leurs attaques, ou bien était mort. Cependant cette dernière troupe était résistante, ils s'étaient armés en conséquence dès que la rumeur disant qu'une vampire était à la tête de leurs opposants s'était glissée dans leur campement. Beryael pour sa part avait passé une longue année à essayer de repousser le moment où elle oublierait définitivement son ancienne vie, mais elle savait que ce moment était proche. De son enfance et du début de son adolescence il ne restait que de vagues résumés qu'elle avait écrit dans ses nombreux carnets. Au début, elle fut moquée par ses soldats, la voir tenir un journal intime, et la voir inquiète ternissait son image de tueuse impitoyable. Mais les brâkmariens comprirent vite que si elle était plus humaine que jamais, elle n'en restait pas moins sévère et dure. Ceux qui avaient osé se moquer avaient été lourdement punis...

Leur dernier combat était le plus dur de tous, les sorts et les coups s'enchaînaient sans jamais s'arrêter et petit à petit dans un camps comme dans l’autre, les soldats faiblissaient. Si les soldats étaient épuisés, les deux chefs de troupe ne semblaient pas se fatiguer. Beryael envoyait vers son adversaire tous les mots les plus puissants de la langue d'Eniripsa qu'elle connaissait. Au bout d'un moment, elle crut voir une faille dans le mode d'attaque de l'homme en face, elle ramassa rapidement une dague posée par terre, et s'élança contre le disciple de féca qui n'eut pas le temps d'invoquer un bouclier. La jeune fille planta l'arme dans la cuisse du bontarien, qui s'étala aussitôt au sol en gémissant.

Aussitôt le reste des soldats de Bonta s'arrêtèrent de combattre et les brâkmariens en profitèrent pour les désarmer. L'un des soldats retira son casque et vint tapoter l'épaule de la vampire.

_Bien joué chef !On va enfin pouvoir rentrer !
_Et je crois que ça va vous faire du bien de retrouver une certaine brâkmarienne..., ajouta une femme à l'arrière en enchaînant l'un de leurs ennemis.

L'adolescente se mit à rire doucement en entendant leurs remarques, rire qui finit étouffé par un gémissement de la jeune fille qui se prit d'un coup la tête entre les mains et tomba par terre. A genoux, elle fit ce que jamais elle n'aurait imaginé faire, elle se mit à pleurer, des larmes de sang venant rougir sa peau mat. Ça commençait, elle le savait... Petit à petit, des images de sa vie défilaient dans sa tête et s'effaçait.

« Bery' !!Derrière !, hurla l'un des soldats. »

Beryael eut tout juste le temps de tourner la tête pour voir le disciple de Féca tituber vers elle, un marteau à la main. Puis le vide, juste une douleur dans sa tête, plus d'images, juste le noir...[/font]

par **Beryael** Dim 30 Juin 2013 - 4:34

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[size=24]Chapitre 12

Tesh' était venue s'entraîner dans la forêt ce matin-là, elle avait entendu dire que l'affrontement entre Bonta et Brâkmar avait cessé la veille et que à présent les abraknydes avaient repris leur territoire. Un véritable terrain de jeu pour la disciple Ecaflip qui s'amusait à lancer ses cartes dans tous les sens. Alors qu'elle finissait de récolter les racines de la créature qu'elle venait d'achever, elle entendit une voix enfantine hurlant de l'aide plus loin. Aussitôt la jeune fille s'empressa de courir vers l'endroit d'où provenaient les cris. Une disciple d'Eniripsa était debout au centre d'une clairière et scrutait les environs sans cesser de demander de l'aide. Doucement, elle s'approcha.

« Tout va bien ? »

La disciple se retourna d'un air effrayé, un chacha blanc assoupi dans les bras. Couverte de terre et de sang, Tesh' se demanda si elle n'avait pas été victime de la gueguerre entre les deux cités rivales.

« Comment t'appelles-tu ?, demanda-t-elle en lui faisant un sourire se voulant rassurant. »

Le chacha ouvrit soudain les yeux, et alors que sa maîtresse semblait réfléchir, les yeux de l'animal devinrent blanc avant de reprendre leur couleur rouge. L'eniripsa regarda le chacha avant de répondre.

_Beryael Nis'Hintar madame...
_Madame ?Tu as l'air d'avoir tout juste quelques années de moins que moi !
_Quel âge avez-vous ?
_Dix-huit ans...
_J'en ai six moi !

L'ecaflipette la déshabilla du regard, certes elle était petite et avait des traits enfantins, mais ça lui semblait étrange d'avoir six ans et d'avoir de la poitrine... Cependant, elle se dit que c'était peut-être un problème génétique.

« Et où son tes parents alors ma puce ? »

Là encore, le chacha refit la même scène que tout à l'heure.

« Ils sont morts... »

Tesh' écarquilla les yeux en entendant sa réponse, peut-être au final que ce n'était pas un combat qui l'avait mise dans cet état, peut-être que c'était une sauvageonne ? Elle décida de prendre la main de la petite fille.

_Tu as de la famille ?
_Je ne crois pas...
_Alors viens avec moi !

L'enfant parut choquée de la proposition, cependant, elle eut l'air d'y réfléchir quelques secondes avant de demander :

_Vous voudriez être ma maman ?
_Oui si tu veux !, répondit Tesh en riant.
_D'accord alors !

C'est ainsi que Beryael Nis'Hintar s'en alla en tenant d'un bras Pullo et tenant dans sa main libre la patte de ce qu'elle considère encore comme sa mère.

[Fun fact: A partir de maintenant tout ce qui sera écrit c'est vraiment passé en jeu, ou presque :3]

par **Beryael** Lun 9 Sep 2013 - 1:54

[Background-Terminé] Bloody Bery Sans_t10

« Cher journal intime,

Cela fait deux semaines que maman Tesh m'a trouvé, deux semaines que j'habite dans le palais de tata Ae', et que j'essaie vaguement de comprendre la famille dans laquelle je suis tombée. Même s'ils sont un peu bizarres, j'adore cette nouvelle famille, ils sont tous très gentils avec moi, même si tata Estie trouve étrange le fait qu'une petite fille de six ans ait autant de poitrine que moi. Maman a cherché partout sur le continent quelque chose qui pourrait me rattacher à mon passé. A part Pullo, on a rien du tout, elle trouve triste que je n'ai aucun souvenir de ma vie avant de l'avoir rencontré. La seule certitude que j'ai c'est que j'ai six ans, voilà tout !

Les journées au palais se ressemblent toutes, mais positivement, vivre comme une princesse a beaucoup d'avantages, je peux faire ce que je veux sans qu'on me punisse, et les personnes que je croisent sont toujours courtoises avec moi (courtois c'est l'un des mots compliqués que Ae' utilise tout le temps pour faire croire qu'elle est plus intelligente que ses cheveux blonds ne laissent penser). Au début pourtant c'était étrange, on arrêtait pas de me prendre pour une méchante dame qui apparemment a tué pleins de personnes du côté de Sidimote et des plaines de Cania, je n'aime pas trop qu'on me prenne pour elle, mais la ressemblance est perturbante à ce qu'il paraît. Enfin, si au début maman Tesh' s'inquiétait qu'on me confonde avec elle, au final Estie l'a rassuré en lui disant que tant qu'elle serait reine du village des éleveurs d'Otomaï, personne ne toucherait à un seul de mes cheveux, elle ira dès demain demander à Allister d'enlever les avis de recherches concernant cette vampire qui porte le même prénom que moi...

Oh je te laisse, un des serviteurs vient d'arriver, le dîner va être servi et je dois me dépêcher d'enfiler ma robe, nous allons à un bal ensuite, j'ai hâte de danser, ça me plaît bien ! »

Beryael relisait ce qu'elle avait écrit un mois auparavant avec un petit sourire, elle était heureuse d'avoir retrouver son journal intime qu'elle avait perdu, la veille de son départ d'Otomaï pour Amakna. C'est le cœur léger, qu'elle partait s'installer à la taverne, avec sa mère d'adoption, elle avait hâte de pouvoir rencontrer de nouvelles personnes, des aventuriers, de pouvoir aider sa maman à servir les clients de la taverne, et de rencontrer l'amoureux de sa maman également.

Oui, la petite fille partait le cœur léger du palais dorée de sa nouvelle famille, sans s'inquiéter une seconde de l'ombre étrange qui depuis l'autre côté du bateau l'observait.

par **Beryael** Lun 23 Sep 2013 - 2:39

CHAPITRE 14

« Cher journal

Décidément, la vie à la taverne est bien plus mouvementée que au palais d'Otomaï !En même temps, il y a beaucoup plus de passage ici, et beaucoup plus de personnes farfelues... J'ai appris dès mon arrivée à de voir faire attention à moi. A peine nous avions posés nos sacs dans la salle à l'étage de la taverne, qu'un homme est venu donner une lettre à maman. En la lisant, elle est devenue toute pâle et m'a présenté à son amoureux, en me disant de faire attention à moi. Elle devait s'en aller, juste pour quelques jours à la base, maintenant ça fait deux semaines que je n'ai pas eu de nouvelles d'elle. Je m'inquiète...

Je disais donc que dès mon premier jour, j'ai appris que la sécurité que j'avais au palais, allait être très différente dans cette taverne. Alors que j'étais seule en train de jouer avec Pullo, des gens ont commencé à venir s'installer dans la pièce, du coup je leur ai dis bonjour, parce que tata Estie m'a appris, qu'il fallait toujours être polie, même avec des inconnus, et même si ils sentent pas bons. 'pis là, y a un pandawa, Dipix j'crois bien et un écaflip, je sais plus son nom, qui sont viendus me voir et qui ont commencé à m'embêter. Moi j'avais super peur, et je leur disais de me laisser tranquille, mais ils voulaient pas m'écouter, et ils continuaient. Heureusement y a une gentille dame, Laihauna, mais vu que son prénom est imprononçable, je l'appelle la dame blonde orangette, qui est venue m'aider, je l'ai trouvé très gentille. Mais vu que Dipix, il continuait de me lancer des piques, ben j'ai décidé de faire pareil !Je l'ai nommé nounours officieux, et j'arrête pas de lui coller des shigekax dans les poils. Ça le fait pas trop rire, mais moi je m'amuse beaucoup !

Pullo arrête pas de s'énerver après moi quand j'escalade les poils de Dipix pour grimper sur ses genoux et lui tirer les cheveux, y dit que c'est pas mon comportement normal, que j'dois me ressaisir. Je crois qu'il veut que je sois comme une grande fille, mais j'suis toute pitite moi, c'est pas ma faute. Il dit que je devrais aller à Brâkmar, et qu'avec un peu de chance, je retrouverais la mémoire, moi je suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Mais il a plus ou moins réussi à me convaincre de m'engager auprès de la milice. Je pense pas qu'ils acceptent une petite fille, mais Pullo y dit que si, et que même qu'ils seront contents de me revoir. Je crois pas être déjà allée à Brâkmar, j'les vois mal être ravis de me voir du coup... M'enfin, si mon chacha le dit, j'devrais le croire.

Au début à la taverne, je restais sous le comptoir, mais la remplaçante de maman a renversé une bière sur mes affaires une fois, du coup j'ai dû tout jeter et avec le peu de kamas que maman m'avait laissé, 'me suis achetée un peu d'affaires, et j'ai décidé de m'installer dans un coin de la taverne, juste à côté de la porte. C'est l'endroit le plus respirable de la salle, vu que l'entrée est souvent ouverte, du coup ça pue un peu moins... »

* * *

« Es-tu sûre qu'elle a perdu la mémoire ?
-J'en suis certaine Jarod, si je ne me trompe pas, c'est bien la dernière phase de transformation ? »

Le dénommé Jarod était assis sur un grand trône à l'aspect macabre, fait d'ossements et de pierre, un tel siège était parfait pour le Roi des charognes. Son corps était masqué par l'obscurité, si bien que Ayaneleys avait l'impression de parler à une ombre, une ombre pour laquelle elle donnerait sa vie...Car c'était comme ça quand on rencontrait Jarod, il venait à nous, et nous ouvrait les yeux. Le Monde ne semblait plus le même après une courte conversation avec l'homme, il devenait notre monde, notre vie, nous n'existions que pour lui après ça. Personne ne savait qui il était réellement, comment il en était arrivé là, dans un souterrain morbide d'Amakna, à exister pour ceux qu'il prenait sous son aile. Aya' avait été sa plus jeune apprentie, elle n'était qu'une catin de Bonta avant de le connaître, aujourd'hui elle avait plus d'importance pour leur univers qu'un Dieu, et ce n'était rien comparé à Jarod qui avait plus d'importance que n'importe qui, n'importe quoi dans tout les univers confondus. Elle avait eu la chance de le connaître, et aujourd'hui, elle l'aidait à se détruire. Car son maître n'avait plus besoin de la sramette, ou en tout cas, il avait davantage besoin de quelqu'un d'autre, une certaine vampire...

« Il faudra la surveiller de près Aya', elle ne se laissera pas faire, et elle est loin d'avoir fini la dernière phase de sa transformation, elle ne la finira jamais d'ailleurs si je ne me trompe pas, finit-il par annoncer.
-Je ferais ce que vous me demanderez Jarod...
-Je n'en doute pas, c'est ce que j'aime chez toi, tu sais que bientôt, tu n'existeras plus à mes yeux, et pourtant tu continues à m'être fidèle, je te regretterais Aya'. »

Ne plus exister pour Jarod, c'était ne plus exister du tout, elle avait d'ailleurs commencé à se laisser mourir, pour que lorsque Beryael prendrait sa place, elle meurt aussitôt. Car la douleur d'être séparée de son Roi était plus forte que celle de mourir. Bien plus forte...

par **Beryael** Lun 23 Sep 2013 - 3:09

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Chapitre 15

« Cher journal,

Le début de semaine fut assez particulier, et pourtant riche en bonnes surprises ! Comme je l’avais promis à Pullo, je me suis rendue à la milice brâkmarienne, j’avais évité le plus possible cet évènement, en lui disant que je me rendrais plus tard, je devais m’entraîner, je devais faire ceci, j’étais fatiguée, je voulais jouer avec Dipx, embêter Lael, parler avec Fourby… Et puis au bout de quelques jours, il en a eu marre, et m’a fait me lever tôt pour que j’aille enfin dans la cité rouge. Je sais pas où il l’avait trouvé, mais il m’a apporté une potion rougeâtre et m’a ordonné de la boire. Je me suis sentie un peu nauséeuse, avant que le décor autour de moi ne change du tout au tout. Le plancher de la taverne avait laissé place à des pavés sales et humides de sang frais, l’ambiance reposante avait été remplacée par une ambiance pesante et angoissante. J’étais terrifiée au milieu de la foule de brâkmariens, venus chercher leur mission, se rendant à leur entraînement. Mais Pullo m’a à peu près rassuré jusqu’à réussir à me convaincre de descendre à l’étage d’en dessous, là où se trouvait une certaine Emma Sacre. Au début j’ai essayé de faire comprendre à mon chacha que on ne me donnerait aucune traque parce que je n’avais pas d’ailes rouges –enfin si, mais pas les bonnes- mais il m’a pas écouté et m’a traîné jusqu’à la guerrière disciple de Iop. J’ai resserré mes deux queues de dragodindes et rajusté ma robe, et je lui ai demandé timidement si elle pouvait me donner le nom d’un bontarien à tuer. Elle m’a ris au nez, avant de me dire d’aller faire joujou ailleurs et de laisser ça aux grands.

Cependant, comme Pullo voulait que je m’obstine, je suis allée vers la foule d’aventuriers aux pieds des escaliers, et j’ai demandé le plus poliment possible pourquoi elle m’avait refusé un parchemin de traque. Et c’est là qu’IL est apparu. Il est sorti de la masse d’un air assuré, et m’a répondu d’un amaknéen parfait –chose rare vu la quantité d’aventuriers parlant comme des bworks qu’il y avait- que je devais être trop faible encore. Alors que Pullo se méfiait, moi j’étais comme hypnotisée par ce discipla de Sacrieur aux cheveux presque blancs. J’ai donc engagé la conversation, et une chose en entraînant une autre, on s’est rendu compte qu’il avait connu ma tata Ae’. On a décidé de se revoir le soir même dans une taverne de Brâkmar, en compagnie de deux amis de ma tata, qui ne l’ayant pas vu depuis longtemps, voulaient des nouvelles.

Ce soir-là, quand je suis retournée dans la cité rouge, c’était avec joie, et avec le cœur léger à l’idée de revoir le beau sacrieur prénommé Clydhe. J’ai donc fais la connaissance de Toxyk, un ancien petit-ami de ma tata, et Wyshteck qui avait été dans sa guilde. La soirée s’est super bien passée, et au fur et à mesure que les grands enchaînaient les bières, leur est venue l’idée de fonder une guilde. On était super emballé par cette idée, moi surtout, parce que je savais qu’une guilde était comme une deuxième famille pour bien des gens, et ma famille d’adoption commençait à me manquer… On a décidé d’appeler cette guilde, La symphonie des abysses, Clydhe en serait le meneur officiel, bien que nous serions tous les quatre un peu les chefs. Au fil des jours, ils ont recruté des amis à eux, qui devenaient des amis pour moi, j’étais comblée.

J’ai commencé à aménager les panneaux de la guilde, sur la façade de la maison que Wyshteck a achetée spécialement pour La symphonie des abysses. J’y ai collé de jolis parchemins bien écrit pour donner envie aux gens de venir nous rejoindre !

Si cette semaine a été mouvementé, j’ai l’intuition que les prochaines vont l’être également ! »

par **Beryael** Lun 23 Sep 2013 - 3:22

Chapitre 16

« Cher journal…

J’ai fait pas mal de merde ces derniers-temps, pas vrai ? Oh tu ne dois pas savoir vraiment de quoi je veux parler, vu que tu n’as eu ici que les écrits du personnage enfantin que je me suis créé pour me protéger de mon amnésie. La réalité est toute autre, je suis un monstre, une créature de la nuit, un vampire…

La dernière phase de ma transformation s’est achevée au moment même où Nux m’a fait remarquer, mes deux canines plus longues que la normale et surtout le fait que je n’avais peut-être pas faim, mais juste soif, une soif que je n’arrivais pas à étancher. A présent c’est chose faite, j’ai eu tout le loisir de me rassasier. Cependant, je ne compte pas tout de suite révéler ma véritable personnalité aux regards de ceux qui ont peuplé mon quotidien pendant mon amnésie. J’ai remarqué la confiance aveugle qu’ils m’accordent, ils ne se méfient pas de moi, et je peux même me promener au sein du château d’Allister sans problème, ils me croient devenue inoffensive, devenue la duchesse du village des éleveurs d’Otomaï. Comme ils se trompent tous…

Et puis surtout, cette apparence enfantine m’a permis de rencontrer le seul homme qui mérite mon affection, la seule personne pas assez faible pour être à ma hauteur, Clydhe… Il semble être dénué de tout sentiment humain, de toute faiblesse humaine, et pourtant, il faut croire que la petite Beryael de six ans lui a plu, puis ce qu’il m’accorde son intérêt. J’ai donc décidé de continuer à avoir une attitude un peu gentillette, un peu naïve. Qu’ils tombent tous dans le panneau, qu’ils se laissent avoir par mon piège, ça me permettra de tous mieux les cerner, pour mieux les détruire.

C’est dur de se comporter à l’inverse de ce que l’on est réellement, je manque de craquer souvent, du coup je dois leur paraître un peu lunatique, mais bon, si au moins ils continuent à me penser plus faible que ce que je suis, c’est ce qui compte.

Oh merci Nux, merci mille fois, je pense que je ne te remercierais jamais assez pour avoir réveillé la bête. »

par **Beryael** Sam 5 Oct 2013 - 0:21

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Chapitre 17

Beryael chantait, elle chantait comme jamais elle ne l’avait fait, et pourtant, elle avait l’habitude. Ses concerts étaient devenus une animation à la taverne, des gens y venaient simplement pour l’écouter fredonner les chansons de sa propre composition. Ecrire des textes parodiant l’attitude des habitués de la taverne la détendait, mieux encore, ça l’amusait. Au final, en voulant se faire passer pour une vampire gentille, elle en devenait vraiment une. Certes, elle était froide, et stricte, mais au final, elle se détendait facilement, et parlait avec les phénomènes de la taverne sur un ton amical. C’était comme-ci tout s’inversait, sa nature de monstre impitoyable devenait un rôle et son rôle de jeune fille amicale bien que distante devenait sa nature.

Mais ce soir-là, elle était plus monstrueuse que jamais, à l’intérieur du moins, car en façade, les gens avaient l’impression que rien n’était différent. Qu’ils avaient en face d’eux la jolie barde qui se moquait en chanson d’un des couples de la taverne. Mais au fond, elle désirait tous les tuer, les assassiner pour oublier l’espace de quelques secondes ce qui c’était produit dans la soirée. Mais qu’est-ce-qui lui était passé par la tête ? S’ouvrir à un homme, et aussi facilement ? Pire encore, lui dire qu’elle l’aimait. Elle n’avait pas menti, elle en était amoureuse plus que tout, elle était prête à tout pour lui, Clydhe l’obsédait presque… Mais alors qu’il avait toujours été plus ou moins « amical » avec elle, sa vraie nature avait fait surface de manière inattendue. Il s’était moqué, avait ri d’elle, et l’adolescente s’était mis à le haïr autant qu’elle l’aimait.

Ils s’étaient battus, mais ses capacités vampiriques n’étant à l’heure actuelle qu’à un dixième de ce qu’elle était réellement capable de faire, elle avait perdu. Jamais Beryael ne s’était sentie aussi humiliée, et l’humiliation aurait pu continuer, par chance, elle avait réussi à se retenir de pleurer, et au lieu de ça, avait pris sa guitare, et avait commencé à chanter.

* * *

Accroupie contre une femme, Beryael n'avait jamais eu les yeux aussi clairs, le rouge sang était devenu un rose extrêmement pâle. Elle buvait sauvagement la disciple de Sram qu'elle avait tué, quelques minutes plus tôt, à présent, elle assouvissait ses pulsions sadiques en prenant soin de déchiqueter chaque parcelle de son corps. Une main se posa sur son épaule, et elle se retourna en grognant. Un grognement d'animal, digne d'un mulou énervé, elle fixa la personne devant elle, la déshabillant du regard avant d'étirer un long sourire.

« Bonsoir toi...
-Beryael Nis'Hintar ?, souffla une voix féminine, sévère mais chantonnante, douce et glissante, une belle voix.
-En personne. »

La vampire passa le revers de sa main contre sa bouche pour en essuyer le sang qui coulait et se redressa lentement pour voir le visage de la femme qui lui parlait, ou du moins ses yeux vu que la coutume Sram était de masquer le reste de leur visage.
Deux grands yeux vert, essayant de sonder son esprit... Dommage que ça ne marche pas sur Bery ce genre de chose...

« A qui ai-je l'honneur ?, demande la jeune fille, méfiante.
-Qui je suis et quel est mon nom n'a guère d'importance, ce qui est important c'est ce que tu es.
-Et je suis ?
-Suffisamment intéressante pour que Jarod veuille te rencontrer… »

La jeune femme n’eut pas besoin de mettre beaucoup de temps à convaincre Beryael de la suivre, la barde était trop intriguée et curieuse pour protester longtemps ou poser plus de questions que ça. Elle suivit donc la disciple de Sram à travers des recoins sombres d’Amakna, jusqu’à ce que celle-ci s’arrête au village des dragoeufs et ne lui disent de descendre dans un souterrain.

« Nous nous quittons ici, tu vas devoir faire le reste du chemin seule, je ne peux pas t’accompagner plus longtemps. »

Elle lui donna les indications nécessaires pour trouver l’antre du fameux Jarod avant de faire demi-tour, laissant la vampire se débrouiller. Se repérer dans le souterrain obscur n’était pas bien compliqué, mais le trajet était long, ce n’est qu’au bout d’une heure que l’adolescente finit par arriver dans une sorte de château sous terre. L’architecture était impressionnante, imposante, encore plus quand on remarquait que ça avait été creusé à même la pierre. Elle n’eut même pas mis un pied dans l’entrée de l’édifice qu’un homme vint à sa rencontre.

« Beryael Nis’Hontar ? Suivez-moi je vous prie. »

Sans poser de question, elle suivit l’homme qui la guida jusqu’à une gigantesque salle, contrastant avec la décoration et l’architecture riche et noble, la salle était humide, puante, à peine éclairée par quelques lanternes. L’homme lui demanda de s’avancer jusqu’au trône au fond de la salle et elle s’exécuta. Si elle ne l’avait pas remarqué tout de suite, une fois rapprochée du trône, elle ne pouvait que le voir.

En distinguant l’homme assit sur le trône, elle se laisse tomber à genoux au sol, très rapidement des larmes sanglantes vinrent colorer ses joues, et un large sourire se dessina sur son visage.

« J’ai attendu tellement longtemps ce moment… »

Jarod descendit de son trône avec un sourire sincèrement ému et s’agenouilla près de la vampire sanglotante de joie, pour la prendre dans ses bras.

« Calme toi Bery, nous sommes à nouveau réunis, ne pleure pas…
-Je… je suis tellement heureuse !Je pensais ne jamais te revoir… »

Quand deux âmes jumelles destructrices se retrouvent, l’avenir de chaque être vivant sur la planète se trouve changé.

par **Beryael** Mar 12 Nov 2013 - 2:57

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Chapitre 18

Yaelerynda dansait au bras d'un jeune disciple de Feca, le sourire aux lèvres, l'adolescente riait silencieusement tandis que la musique devenait de plus en plus rapide. Elle venait d'avoir dix-sept ans, et c'est bien connu qu'on est pas sérieux quand on a dix-sept... C'était dans cet esprit que la jeune demoiselle avait décidé de passer sa soirée sur la place du petit village à faire la fête avec le reste des habitants. Elle avait revêtue sa plus belle robe (qui était également la plus courte), s'était maquillée d'une manière que certains avait qualifié d'outrageusement belle. Yael avait la particularité d'être née dans une famille uniquement constituée de personnes plus attractives les unes des autres, et les Nis'Drakhal savaient jouer de ça, ils aimaient jouer de ça... Du moins le peu qu'il en restait, c'est à dire Yael', son grand frère Jarhodien qui depuis un an ne venait que rarement lui rendre visite, et son père Heranciste qu'elle n'avait pas vu depuis pas mal d'années déjà...

L'adolescente vivait donc seule, et ce n'était pas pour lui déplaire, elle pouvait ramener ses conquêtes chez elle quand elle le souhaitait, pouvait s'absenter tant qu'elle le voulait sans avoir de compte à rendre, bref, elle vivait une vie libre et dangereuse pour une jeune fille de son âge qui n'avait pas de limite.

La chanson s'arrêta, et tout le monde se mit aussitôt à en réclamer une autre. Ayant la tête qui tournait à cause des quelques verres d'alcool qu'elle avait bu, Yael' décida de faire une pause, et s'excusa auprès de son partenaire, pour aller s'asseoir un instant. Une fois posée sur un banc, l'adolescente releva la tête pour observer le ciel, imaginant leurs Dieux penchés et regardant leurs créations. Quel jour était-on ?La question qui venait de se fixer à son esprit la laissa perplexe... Elle savait qu'ils étaient en l'an 57, mais le jour... Le mois... Elle n'en avait aucune idée, mais à quoi bon penser à ça ? Elle était saoule, heureuse et avait dix-sept ans ! Elle sentit soudain quelqu'un s'asseoir à ses côtés, et tourna la tête afin de voir cette personne.

Ses yeux d'un bleu extrêmement clairs s'écarquillèrent quand elle distingua Jarhodien l'observant avec un sourire charmeur. En réalité il n'était pas vraiment son frère, il ne faisait même pas réellement partit de sa famille, mais le jour de sa naissance, alors que son père s'en allait chercher un disciple d'Eniripsa afin d'aider sa femme à mettre au monde sa fille, il découvrit en sortant de leur maison, un petit panier contenant un bébé venant à peine de naître. Ils l'avaient donc adoptés et avaient considérés Yael' et Jarh' comme étant frère et soeur. Malgré leur attachement familial, il était né entre les deux adolescents une sorte de lien, un peu ambigüe qu'ils avaient pris soin de cacher. Ils avaient vécu toutes leurs premières fois ensembles, premier baiser, premier amour, première cuite, première prise d'herbe à chacha...

En voyant donc son pseudo frère, elle sentit son coeur s'emballer et un sourire étincelant s'afficha sur son visage.

« -Jahrod' !Mais... Qu'est-ce-que tu fiches ici ?On t'a pas vu dans le coin depuis au moins... Cinq mois ?Quelque chose comme ça ?
-J'ai besoin d'une raison maintenant pour venir voir ma Sramette préférée ?
-Si c'était le cas tu en aurais une toute trouvée...
-Ah bon ?, demanda-t-il avec un sourire moqueur. »

Yael' fit une moue faussement boudeuse en sachant parfaitement que son presque frère jumeau se payait sa tête. Il sortit de sa besace un petit cadeau mal emballé et le lui tendit avec un clin d'oeil complice.

« Bon anniversaire petite fleur »

C'était le surnom qu'il avait donné à Yaelerynda, en allusion à la fleur de lin qui venait décorer son front. Depuis ses quatorze ans l'adolescente portait une sorte de maquillage permanent fixé à son visage par magie, sa tête était donc totalement blanche et des dessins venaient colorer la blancheur de son visage. Si certains trouvaient ça plutôt joli, la plupart des gens étaient effrayés par l'aspect macabre et squelettique que prenait son crâne ainsi. Peur rapidement effacé dès que la jeune fille souriait.

Elle s'empressa d'arracher des mains du jeune homme le cadeau et retira avec impatience le papier qui le recouvrait pour y découvrir une boîte à l'intérieur de laquelle se trouvait une fiole remplit d'un liquide rougeâtre. Yael' releva sa tête pour jeter un regard étonné à son « frère ».

«-J'ai beaucoup de choses à te raconter, et tu comprendras la signification de mon cadeau quand je t'aurais tout expliqué...
-Je suis toute ouïe.
-Si depuis cinq mois je ne suis pas revenue au village, c'est pour une raison bien précise. Vois-tu j'ai rencontré une demoiselle il y a donc cinq mois... Tu me connais, j'ai pas pu m'empêcher de la séduire, ce que je n'avais pas prévu c'est qu'elle tombe follement amoureuse de moi, et qu'elle s'appelle Eniripsa...
-Tu veux dire que ?...
-J'ai réussi à charmer une Déesse, ouep.
-Eh ben putain...
-Le problème c'est que, avec mon tact légendaire, je l'ai envoyé chié au moment même où elle m'a confié ses sentiments, et elle a voulu se venger, mais les Dieux ont des manières bien à eux de se venger, elle s'est pas contentée de me dire mes quatre vérités, mais elle m'a maudit... ou plutôt bénit. »

Il marqua une pause dans son récit, pause durant laquelle, Yael' ne put s'empêcher de lui poser une dizaine de questions pour savoir de quoi il s'agissait, si tout allait bien, si il avait besoin d'aide... La patience n'était pas sa principale qualité, encore moins quand il s'agissait d'une telle aventure.

«-Calme toi un peu !J'ai dis qu'elle m'avait bénit, si seulement tu voyais la vie comme je la vois à présent... Tout me semble tellement différent, je suis plus rapide, plus silencieux, discret, j'ai une force colossale, et je suis plus résistant. La pauvre imbécile pensait que je serais embêté, juste parce que je ne peux me nourrir plus que de sang et que je suis gêné par tout ce qui est lumineux... Je vis principalement la nuit du coup, le soleil me donne l'impression de brûler, mais ce n'est qu'un léger détail insignifiant. Et qui plus est je suis immortel !Elle est persuadée que le fait de voir les gens autour de moi vieillir et mourir m'attristerait, mais comme-ci j'en avais quelque chose à foutre de ces pauvres cons, je suis un surhomme !
-C'est...
-Génial ?»

Il se mordit la lèvre inférieure, même s'il montrait une assurance certaine devant Yael', il ne savait pas ce qu'allait être sa réaction, et il craignait qu'elle soit énervée, qu'elle lui en veuille... Ca faisait trois mois en réalité qu'il était de retour au village à observer les faits et gestes de la jeune fille avec qui il avait grandit, il avait voulu attendre le bon moment pour lui annoncer la nouvelle.

«-C'est... Monstrueux, pire que génial, c'est merveilleux !
-Mais j'ai menti, il y a bien une personne que je ne supporterais pas de voir mourir, vieillir, perdre sa beauté presque légendaire... Yael', je suis sûre que tu n'as pas de cadeau à m'offrir là pour mon anniversaire, c'est pour ça que je te réclame le fait de devenir comme moi, et dans ce cas mon propre cadeau prendra tout son sens.»

Les yeux de l'adolescente s'éclairèrent d'une lueur à la fois effrayante et joyeuse, et sans même prendre le temps de réfléchir à la proposition de Jahrodien, elle hocha la tête avec un grand sourire.

« Nous resterons ensemble à jamais, pour toujours, en ayant pour unique faiblesse que l'amour qu'on se porte. »

***

Quelques souvenirs de Jarod à l'époque où il était Jahrodien et où elle s'appelait Yaelerynda lui revint en mémoire au fur et à mesure qu'elle réalisait qu'ils s'étaient enfin retrouvés. Il se leva de son trône pour se rapprocher d'elle, prit son visage entre ses mains et l'embrassa passionnément. Si pour la vampire ces retrouvailles ne signifiaient rien de plus que le bonheur pur et dur, pour l'homme, l'heure était enfin venue de commencer ce pour quoi il était revenu dans le Monde des douze.

« Yael, j'aimerais que tu me rendes un petit service... »

Et le cauchemar commença.

par **Beryael** Mer 13 Nov 2013 - 15:45

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Chapitre 19

Yrlaelya Nis'Hirar tenait une coupe de champagne dans sa main, sa silhouette fine de disciple de Feca était recouverte d'une robe faite dans un tissu des plus élégant, des plus nobles, et parsemée de pleins de petites pierres précieuses. En grande conversation avec l'un des hommes les plus influents de la cour d'Amakna, elle essayait de retrouver du regard Jahrodien qui s'était éloigné pour « prendre l'air » en compagnie d'une jeune femme. Elle espérait qu'il reviendrait bientôt pour que elle aussi puisse se nourrir avec l'une des personnes conviées à la réception du Roi.

« -C'est donc là, que j'ai réussi à occire à mains nues ce Mulou !
-Et bien, vous avez fait preuve d'un courage incroyable à cet instant Duc. Veuillez m'excuser, votre compagnie est un régal, mais je dois aller retrouver mon époux.
-Passez une bonne soirée dame Nis'Hirar. »

Le Duc prit sa main afin d'y déposer un léger baiser sur le dessus. Elle lui souhaita également de passer une agréable soirée et s'en alla vers les jardins du château des lacs enchantés. Etonnamment, il y avait une brise froide à l'extérieur, Djaul et Jiva devaient encore se battre et c'était le premier qui devait avoir le dessus pour l'instant. La jeune femme posa sa coupe et s'avança dans les jardins en prenant soin de suivre le chemin pour éviter de salir sa robe. Au bout de quelques minutes de marche, elle arriva enfin près des marécages, et c'est là qu'elle trouva le vampire, assit au milieu de la boue. Les yeux de la jeune fille s'écarquillèrent et elle sentit ses poings se serrer et ses yeux devenir d'un rouge plus clair que d'habitude.

« -Tu te moques donc de moi ?, lui cria-t-elle en restant sur le chemin.
-Rejoins moi.
-Il en est hors de question, tu es au milieu de cet endroit répugnant, tu sais combien a coûté ton costume ?
-Putain Yael... »

Il baissa la tête tandis que la vampire se détendait, il lui avait semblé entendre une pointe de tristesse dans la voix de son mari. C'était insupportable pour elle d'entendre ça, elle essaya de trouver un moyen de le rejoindre, mais à moins de salir sa belle tenue, elle n'en voyait aucun.

« -Tu ne veux pas me rejoindre toi ? En plus j'entends d'ici la musique et ça me donne envie de valser...
-T'as changé Yael. »

Jahrodien se releva, et s'avança vers elle jusqu'à s'arrêter finalement, à moins d'un mètre de la jeune fille, elle n'avait qu'un pas ou deux à faire et elle était à ses côtés. Son coeur lui hurlait de le rejoindre, sa robe lui disait de n'en faire rien, et sa robe coûtant plus cher...

« -Putain tu te rends même pas compte à quel point tu es devenue insupportable, y a même pas cent cinquante ans, tu m'aurais rejoins, tu aurais arraché ta robe et on aurait baisé dans "cet endroit répugnant" comme tu dis.
-Tu es obligé de parler de manière aussi crue ?, lui reprocha-t-elle.
-Mais... Mais c'est pas crue, on a toujours parlé comme ça !Je m'en veux tellement de ne pas t'avoir protégé, de t'avoir présenté tous ces connards bien habillés qui sont à l'intérieur...
-Nous faisons partis de ses connards, moi plus que toi vu l'état de ton costume, mais nous en faisons partis.
-Non !C'est là que tu te trompes, j'en ai jamais fais partis. On devait juste jouer avec eux au début, se faire passer pour des gens comme eux pour boire du sang bleu, mais tu t'es trop prise au jeu Yael...
-Arrête de m'appeler comme ça, le coupa-t-elle d'une voix ferme, je suis morte sous ce nom et devenue Yrlaelya !Je n'ai plus rien à voir avec Yaelerynda ! »

Ses yeux avaient soudainement pris une lueur folle, sa voix était montée dans les aigüe et ses joues avaient prises une teinte rouge de colère. Elle semblait hystérique comme ça, et il ne comprenait pas sa réaction, en fait, il ne voulait même plus la comprendre.

« Tu sais quoi des fois j'aimerai que le lien qui me rappelle que je t'aime disparaisse, pour que je ne sois plus obligé de te supporter. »

Et à ces mots, il avala une potion et disparu devant elle.

***

Le lien avait disparu, elle ne sentait plus la présence de Jahrodien et Yaelerynda la rendait folle petit à petit, lui répétant que tout était de sa faute, sa faute, sa faute. Yrlaelya ne détectait plus la présence du vampire depuis une heure déjà, et ça faisait depuis une heure que le bain de sang avait commencé. Elle avait d'abord égorgé la comtesse avec qui elle parlait, et puis s'était ensuite attaquée à tous les invités de la réception. Beaucoup avaient réussi à fuir, et à alerter les gardes et l'un des derniers savants encore en vie pour savoir comment tuer les vampires, déjà elle entendait les dragodindes arriver, et savait qu'elle ne vivrait plus sous cette forme pendant longtemps. Vivre cent cinquante ans sous l'apparence d'Yrlaelya s'était bien déjà... Une longue vie.

Elle arracha le crâne déjà en piteux état de la Duchesse de la canopée tandis que Yaelerynda continuait à lui murmurer qu'elle ferait mieux de lui laisser reprendre le contrôle. Mais elle ne voulait pas lui donner ce plaisir, elle le lui avait déjà donné trop de libertés alors qu'elle commençait sa vie dans sa nouvelle forme. Pendant presque une centaine d'années, Yael avait parlé et agit à sa place, et ce n'est que lorsqu'elle avait commencé à avoir une certaine influence à la cour, qu'elle avait enfin pu être Yrlaelya.

Des hommes entrèrent dans la salle de réception, certains en ressortirent aussitôt, n'ayant pas le courage de regarder plus longtemps le massacre ou de sentir l'odeur forte du sang frais et des cadavres commençant déjà à pourrir. Un vieil homme s'approcha d'elle et lui lança un sort pour la paralyser. Il n'en avait même pas besoin, elle se suicidait, et attendait patiemment que son heure vienne.

« Si tu m'avais laissé être toi, Jahrodien ne serait pas partie, souffla une voix cristalline dans son esprit. »

Yrla' décida de ne pas répondre, et déjà le mage commença l'incantation nécessaire pour sa mort. La peau du vampire se mit à brûler de l'intérieur, la douleur ne la fit même hurler, elle s'en servait pour se punir de n'avoir pas été la femme parfaite aux yeux de Jahrod'.

« -Si je prenais le contrôle maintenant, on pourrait s'en sortir, et le rechercher...
-Yrlaelya Nis'Hirar je te demande de retourner à ta place dans le monde des morts, que le feu sacré brûle tes entrailles, que le sang des innocents que tu as pris, ressorte, que la... »

Yaelerynda continuait ses murmures, plus Yrla' faiblissait et plus la vampire originelle prenait du pouvoir, des forces, bientôt elle n'aurait plus de quoi lutter et la disciple de Sram prendrait le dessus. Elle continuait, poursuivait, ne s'arrêtait jamais de lui souffler ses phrases macabres.

« Tu n'auras jamais le dessus, jamais !!, hurla finalement la jeune fille. »

Elle troubla le vieillard, qui mit un instant avant de reprendre le rituel. Du sang se mettait à couler des yeux, de la bouche, du nez, des oreilles, de la peau même de la jeune fille. Mais elle restait immobile, bien que le sort avait presque disparu. Le savant finit par faire un signe à l'un des gardes qui s'approcha avec son épée. Il brandit cette dernière au dessus de la tête d'Yrlaelya. Celle-ci utilisa ses dernières forces pour lever les yeux vers le garde, et lui murmurer dans un dernier soupir :

« Merci »

Et il trancha la tête du vampire, dont le corps disparut aussitôt.

***

Beryael était allongée sur une table et observait le plafond en s'amusant à passer sa main sur son corps, cherchant à compter le nombre d'os qu'elle pouvait sentir. Quelques mètres plus loin « N » était penché sur des livres, ne lui adressant que de temps en temps un regard pour vérifier si la jeune fille dormait ou non. Ca fait déjà deux semaines que la vampire devait travailler à ses côtés, Jarod en avait décidé ainsi. Bery' savait que c'était juste pour l'éloigner un moment de Clydhe, ce n'était pas dur à deviner que le vampire mourrait de jalousie pour le démon. Un comble pour le premier vampire qui ne craignait pas même les Dieux et les avait défié bien souvent et qui pourtant avait peur d'un simple démon.

« -Tu as soif ?, demanda l'éliatrope poliment.
-Je sais pas... »

C'était peut-être aussi parce que N et la jeune fille travaillaient ensembles depuis déjà un an que Jarod avait décidé de l'envoyer à Sakaï tout un été. Et parce que au bout de toutes cette année les deux monstres avaient finis par se supporter et même à s'apprécier, du moins Beryael était la seule que le jeune homme n'avait pas essayé de tuer.

« -Dépêche toi de te décider en tout cas, je ne resterais pas le poignet tendu toute la journée...
-Dans ce cas non.
-Eh bien, qu'est-ce-qui te préoccupe autant pour que tu refuses mon sang ,je cite, « délicieux» ?
-Mes anciennes vies...»

L'éliatrope reposa son livre et se releva pour venir s'asseoir auprès de la vampire et commença à lui caresser délicatement ses cheveux bouclés. Il savait quand Bery' voulait être un monstre, et quand elle voulait simplement être une jeune fille normale. Et en ce moment même, il savait qu'elle avait besoin de réconfort, et c'était dur pour lui de se l'admettre étant donné qu'il avait une réputation à conserver, mais il aimait pouvoir être la personne contre qui elle aimait se blottir quand ça allait mal. Ce n'était pas la première fois, ça ne serait pas la dernière, à force de passer des heures et des heures ensembles, des liens s'étaient tissés, et il devait être le seul avec Jarod a réellement la connaître. Et il adorait ça.

Il aimait le fait de pouvoir voir la vampire sous sa forme la plus faible et la plus innocente, il avait l'impression de se sentir plus fort ainsi. Si au début ça gênait la jeune fille de se confier et se montrer aussi fragile devant lui, elle s'était habituée à force, et à présent ça ne lui posait plus aucun problème.

« -Je pensais à mes anciennes vies, et à Jarod en fait.
-Et ?
-Yaelerynda a rendue folles toutes mes anciennes incarnations, je ne sais plus qui elles étaient, quelle vie elles avaient, je me souviens juste des moments où elles finissaient par abandonner face à Yael.
-Et donc ?
-Je me rends compte que ça fait tout juste depuis que j'ai retrouvé Jarod et particulièrement Clydhe qu'elle me fait sentir sa présence dans mon esprit, que parfois, elle prends le contrôle sans que je m'en rende compte. Je fais de plus en plus de cauchemar où je la vois...
-Me dis pas que tu as peur...
-Bien sur que non !... Enfin... Si...J'ai peur que un jour je redevienne Yaelerynda, que je disparaisse et que je m'en prenne au peu de gens qui comptent dans ma vie parce que je n'aurais plus le même lien m'unissant à eux.
-Si Yael' prends le dessus un jour, je m'occuperais moi même de te tuer Bery', lui assura-t-il, je t'en fais la promesse.
-Erk...
-Quoi ?
-T'es gentil s'pèce d'extra terrestre... »

(HRP: Précision, même si Clydhe est présent dans le chapitre, il se déroule en 640/641 pas du tout de nos jours)

par **Beryael** Lun 18 Nov 2013 - 14:02

Chapitre 20

Beryael ouvrit une nouvelle bouteille tandis que Malani prenait son arc pour sortir. La petite fille se dépêcha de sortir afin d'éviter sa mère, elle était gênée par sa génitrice qui en plus d'être un monstre était alcoolique et dépendante à plusieurs drogues. Du moins en apparence. En réalité, dès que la porte de la chambre qu'elle louait dans une auberge brâkmarienne fut fermée, la vampire referma la bouteille en soufflant et alla prendre un livre. Ca fait deux ans et demi qu'elle avait retrouvé Jarod et que celui-ci lui demandait de plus en plus de sacrifices.

« Tu devrais te marier avec ce disciple Ecaflip, le nom de Dice me rappelle quelque chose, et il serait intéressant de voir ce que votre union donne... »

Cette union avait donné deux filles, dont une que Fourbe ne connaissait pas. Elywen avait été un échec, elle buvait du sang et avait des sens plus développés que la moyenne, mais elle n'était pas une vampire. Elle était inutile. Malani était plus intéressante, malgré son père dénué de pouvoirs, elle avait pourtant un sang pur.

« Demande le divorce, trouve une excuse, je ne supporterais pas plus longtemps qu'il te touche. »

Et Beryael l'avait fait, elle avait quitté Fourby en prétextant que tout ça ce n'était pas sa nature, qu'elle était un monstre puissant et craint quelques années auparavant et ne voulait pas voir sa réputation disparaître pour laisser place à une réputation de bonne mère et de femme aimante. D'un autre côté ce n'était pas faux, mais tant que Jarod l'aurait demandé, elle aurait assuré ce rôle. Pour donner plus de crédibilité, elle s'était engagée dans une maison close, mais en tant que serveuse seulement. Elle devait bien faire des sourires charmeurs à ses clients, mais c'était tout, les seuls qui s'étaient risqués à la toucher l'avaient chèrement payés.

« Tu vas avoir un enfant Yael, mais attention, tu devras lui donner la plus mauvaise éducation possible, cet enfant n'a pas lieu d'être et je préfère qu'on en s'en encombre pas. »

La jeune fille avait essayé d'être la pire mère possible pour Malani, elle faisait mine d'être alcoolique, de se droguer, et elle sous-entendait même parfois se prostituer. Malgré tout, la petite fille était étrangement gentille, naïve, niaise, innocente... C'était vraiment bizarre, elle ne semblait pas comprendre sa nature de vampire, elle était même tout le contraire de ce qu'on attendait d'un vampire. C'était presque gênant d'affirmer avec fierté avoir mis au monde un vampire au sang-pur, qui était gentil...

« Abandonne la... »

Et elle allait le faire. Parce qu'elle n'avait pas le choix, et si elle allait à l'encontre de la volonté de Jarod, ça la détruirait...

par **Beryael** Mar 19 Nov 2013 - 5:37

Chapitre 21

La lettre est froissée et gondolée à certains endroits, des gouttes de sang parsèment le parchemin, on devine que l'auteure de la lettre a dû pleurer et s'énerver en l'écrivant.

« Hey... Salut toi...

Je voulais juste te dire que tu étais papa, encore, c'est une petite fille, elle est plutôt mignonne, mais tiens définitivement de toi, elle a tes yeux par contre, la forme je veux dire. Sinon elle a les yeux rouges, je suppose que tu sais ce que ça veut dire ?Au cas où, je t'explique, ta fille est une vampire, l'héritière de la famille Nis'hintar. Aha, ça va sûrement t'énerver ça, enfin j'en sais rien en fait... Tu sais je pense que si j'ai voulu partir, m'enfuir de cette vie de famille qui ne me correspondait pas c'était pas que pour les raisons ci-dessus, sûrement aussi parce que au final j'ai réalisé que je réalisé trop peu de choses à ton sujet... Je crois qu'au final, j'ai simplement voulu oublier Clydhe en me jetant dans tes bras, si au final je t'avais jamais aimé ? Si au final ON ne s'était jamais aimé ? En fait j'en sais rien et c'est pas le sujet...

J'aimerais que tu prennes soin de ta nouvelle fille, je l'ai appelé Malani, j'étais pas très inspirée aha... Je ne pense pas pouvoir être une bonne mère, je ne l'ai pas été pour Ely, pourquoi je le serais pour elle ?Attends, je dois aller la nourrir, elle a pas encore ses dents...

Voilà c'est bon... Donc qu'est-ce-que je disais ? Ah oui, prends soin d'elle, s'il te plaît, offre lui ce que je ne pourrais jamais lui offrir, aime la comme je ne pourrais jamais l'aimer. Et excuses toi auprès d'Ely de ma part, je suppose qu'elle doit m'en vouloir de vous avoir abandonné, mais dis lui que j'en suis désolée et que j'espère qu'un jour elle comprendra pourquoi j'ai décidé de partir. »

La première partie s'achève là, le reste est illisible, au dos commence une nouvelle partie qui semble avoir été écrite plus tard.

« Ani a tellement grandi, peu à peu je vois qu'au final elle tient de toi ses réflexes d'écaflip. Elle arrive à voir ce qui se passe à l'autre bout de la taverne où l'on vit à présent, et elle m'entends même quand je suis à l'extérieur. Au final ce sont des choses normales pour une vampire, mais pour elle ces dons sont plus développés. Aujourd'hui elle a dit son premier mot, j'ai été un peu déçu de l'entendre, et en même temps triste, aujourd'hui elle a dit « papa » »

Début de la troisième partie qui semble avoir été écrite une semaine plus tard.

« J'ai vu Ely aujourd'hui, bon sang qu'est-ce-qu'elle a grandi, c'est une belle adolescente aujourd'hui !Je l'ai observé de loin pendant qu'elle tuait des monstres avec un acharnement que je ne lui connaissais pas. En revanche, je trouve sa manière de s'habiller et de se coiffer vulgaire, elle a un petit ami?Si c'est le cas j'espère que ce n'est pas un bwork !Sans qu'elle ne me voit, j'ai déposé discrètement un petit pain que je venais de faire dans son sac, j'espère qu'elle le trouvera bon...

Ani a encore plus grand, elle a presque six ans à présent, et elle a décidé d'honorer la Déesse Crâ, je m'en doutais à vrai dire, j'avais moi même hésité à la prier, mais Eniripsa avait ce petit truc en plus qui me plaisait, et puis être petite apporte plein davantage quand on est une tueuse.

J'ai de plus en plus du mal à payer le loyer de notre minsucule chambre à la taverne, je dois avouer que je met tout mon argent dans la drogue et dans l'alcool... Actuellement je t'écris pendant la sieste d'Ani, et dans l'un de mes rares moments de sobriété. Si seulement tu pouvais la voir dormir, elle est tellement innocente... c'est bizarre quand on sait dans quelles conditions elle grandit. Je suis sûre que même toi tu serais attendrie en la voyant, c'est un vrai concentré de gentillesse et de naïveté... »

Une dernière partie est écrite, sûrement juste avant la disparition de Beryael.
« Aujourd'hui Ani a neuf ans, elle a tellement grandi et en si peu de temps...

Aujourd'hui je pars, je ne sais pas où, je ne sais pas avec qui... Je sais juste que c'est un sacrieur avec qui je bois et je baise de temps en temps, il me rappelle Clydhe, j'ai l'impression avec lui de ne pas avoir pu vivre ce que j'ai vécu avec lui. J'ai beaucoup pensé à toi et lui tu sais, à toi parce que je regrette et culpabilise, j'aurais aimé ne pas t'avoir épousé, ne pas t'avoir infligé ça. J'ai sérieusement pensé t'avoir aimé, maintenant je me rends compte que non, que j'ai juste essayer de combler un vide avec toi, vide que je ne comblerais jamais. Et si j'étais réellement dénuée de sentiments humains ?Je pense que la réponse à cette question est positive, je ne suis pas humaine, et ne le serais jamais, peu importe ce que je ferais, je resterais un monstre assoiffé de sang. Mais tu sais, au final ça me convient, y a pas vraiment de soucis avec ça, je veux dire... depuis que j'existe je ne fais que ça, tuer, massacrer, et baiser au milieu de cadavre sans aucune autre émotion que la satisfaction.

J'aurais essayé pourtant ! Lael, toi, et tant d'autres avant... Pourtant seul Clydhe aura réussi à me faire ressentir des émotions humaines, à me faire l'aimer, le désirer et le jalouser plus que tout.

Aujourd'hui c'est décidé, je laisse ma petite fille seule, je sais qu'elle réussira à se débrouiller, et je sais qu'elle te retrouvera. Elle veut tout faire pour te voir, tout ! Chaque jour elle me demande de l'emmener en Amakna, chaque jour je manque de l'égorger à cause des souvenirs douloureux qu'elle m'inflige. J'ai beau lui dire que tu n'es qu'un connard, un abruti sans nom, elle s'en moque. Et oui je pense ce que je dis, tu n'es qu'un abruti, et qu'un con, pourquoi a-t-il fallu que tu t'attaches à moi ?Pourquoi ?Au final je ne t'aurais causé que des soucis, tu as dû déménager à Astrub, avoir deux filles dont tu ne voulais sûrement pas, et surtout je t'aurais brisé le cœur...

Je ne reviendrais plus jamais en tout cas ça c'est sûr, dans cette partie de notre monde. Je crois que je vais partir à Frigost, là-bas il n'y a rien à part la glace à perte de vue, si je laisse mon sacrieur en chemin, ça me permettra de méditer au moins. Je ne reviendrais pas, ça je te le dis, du moins ça n'est pas dans mes projets actuels...

Aujourd'hui c'est la dernière fois que je t'écris, je ne sais pas si j'aurais enfin le courage de t'envoyer cette lettre dont je repousse l'envoi depuis maintenant dix mois... Dix mois bon sang que je n'ai aucune nouvelle de toi. Je m'inquiète un peu quand même tu sais, je ne sais pas ce que tu deviens, si tu as refais ta vie, si tu prends soin d'Ely, au passage, j'espère qu'elle va bien ?A-t-elle encore grandi ?Je suppose que oui, j'espère qu'elle est heureuse, si elle l'est, c'est le principal et c'est tout ce que je lui souhaite en tout cas. Si tu peux lui donner un conseil de ma part c'est de toujours vérifiant les dents des garçons (ou des filles, je ne sais même pas de quel bord elle est) pour ne pas tomber sur un monstre de mon espèce. Car c'est la dernière chose que je lui souhaite.

Présente lui mes excuses à nouveau, et essaie de me pardonner toi aussi, même si je me doute que je ne mérite aucun pardon de votre part à tous les deux.

Adieu toi, et adieu Ely.

Aujourd'hui je vous confie ma fille, ta fille, sa sœur, je vous confie Malani, occupez-vous d'elle soignez là, et offrez lui ce que je n'ai pas pu lui offrir, de l'amour... »

Il semble que quelques mots soient gribouiller en dessous, mais ils sont indéchiffrables à cause de l'état du parchemin.

***

Un mensonge, un ramassis de connerie, mais nécessaire, Beryael devait abandonner Ani' la laisser se démerder dans son coin pour qu'elle grandisse, qu'elle apprenne que la vie n'est pas rose, et surtout pour ne plus être embarrassée de dire que cette petite disciple de Crâ est sa fille. Il fallait qu'elle continue d'assurer son rôle publiquement, penser que la vampire était réellement capable de compassion, capable de déprimer pour si peu était crédible. Parce qu'elle avait toujours fais en sorte que ça le soit. Maintenant elle devait s'éloigner, quitter le continent pour se terrer au fin fond de Frigost, en attendant que les choses évolues.

par **Beryael** Mer 20 Nov 2013 - 14:59

CHAPITRE 22

« Il faut que tu lui en parle Bery', conseilla N. »

Comme trois ans auparavant, elle était allongée sur la même table miteuse de la prison de glace de l'éliatrope. Cette fois, elle observait l'alliance que Clydhe lui avait donné, et ne pouvait plus essayé de sentir ses os, son corps avait été trop déformé par ses deux grossesses. Elle l'avait prévenu quelques jours plus tôt, elle risquait d'être absente pour un petit moment, elle devait aller travailler, pour une mission... C'était pas totalement faux, Jarod lui avait bien dit de retourner s'exiler avec N à Sakaï, de poursuivre ses recherches sur Emrub. Mais ils avaient déjà trouvés depuis un moment ce que Jarod voulait savoir, si Beryael restait sur l'île de glace, c'était avant tout pour s'éloigner du vampire et chercher une solution pour dissoudre le lien qui les unissait. Elle avait parlé de sa peur à N, sa crainte que Jarod lui demande quelque chose d'horrible, quelque chose qui la détruirait et détruirait ses proches.

« -Impossible, il ne comprendrait pas, penserait que je ne l'aime pas à cause de ce lien...
-Bien sûr que non, il sait que tu l'aimes, pas vrai ?
-Pour le moment, mais je me vois mal débarquer chez lui et lui dire "Eh chéri ! Au fait ! J'ai un lien sentimental avec le premier vampire du monde des douze, c'est drôle hein ! Ca fait que si tu me demandes de manger un chacha, je le ferai pas, mais si il me le demande je le ferai aha !".
-C'est sûr que si tu présentes les choses comme ça...
-On a tous une certaine fierté, mais en ce qui concerne les Shuligans, c'est pas une certaine, mais une putain de fierté, si je parle de Jarod à qui que ce soit... J'suis morte. »

Le jeune homme qui était resté jusque là à son bureau, rédigeant son carnet de bord se redressa pour aller voir la jeune femme. Il lui demanda de se redresser, et elle décida de s'asseoir face à lui, plongeant ses yeux rouge dans son regard bleu océan. L'éliatrope prit son visage entre ses mains, amenant une chaleur corporelle réconfortante à la vampire.

« -Ce Clydhe est ton fiancé, il comprendra et t'aidera, malgré ce que tu peux en dire, tu aimes être une Shuliganne et traîner avec les Shulis. Que tu aies peur de parler de Jarod, c'est justement ce qu'il veut, alors fais preuve de courage et va tout expliquer à ce que tu appelles froidement "tes proches" !
-Bien... J'y penserais... Mais laisse moi rester encore un peu ici, j'aime bien ta prison, elle a quelque chose de chaleureux j'trouve.
-Hum... Si tu le dis. »

***

« -Yael... Yael... Yael... Tu sais, depuis que tu es entrée dans cette organisation, on te voit de moins en moins au palais... Ta présence manque à tout le monde.
-Tu m'en vois désolée Jarod.
-C'est marrant quand même, susurra une voix dans l'esprit de la jeune fille, tu as beau tout faire pour le satisfaire, il ne t'appelle jamais Beryael... Il ne t'aime pas petit moskito, ça a toujours été moi...
-J'ai moins de distraction du coup... Tu sais ce qui me ferai plaisir ?Tue ce Clydhe, et t'en qu'à faire, l'ensemble des Shuligans, ce serait amusant n'est-ce-pas ?Et puis de toute façon tu ne peux rien me refuser...
-Si je prends le contrôle, je pourrais le tuer misérable insecte, tu n'aurais pas à tuer ton pauvre fiancé... »

La vampire baissa la tête, les deux avaient raison. Jarod disait vrai, elle ne pourrait pas résister longtemps et finirait par blesser Clydhe. Et Yaelerynda avait raison également... Deux choix s'offraient à elle, tuer Clydhe puis se laisser mourir, ou mourir et laisser Yael' tuer Jarod. La deuxième solution semblait la meilleure, mais elle ne voulait pas laisser la vampire prendre le contrôle, au fil du temps, Beryael avait compris qu'elle détestait Clydhe, et elle avait peur de prendre le risque de se voir mourir, voir Jarod être tué et que son démon boucle le célèbre proverbe «Jamais deux sans trois». Yaelerynda était un monstre, si Bery' était déjà considérée comme étant tout sauf bienveillante, sa forme première était pire. Elle avait voulu être un vampire pour pouvoir tuer autant qu'elle le souhaitait, se complaire dans le chaos, l'anarchie et le mal, six siècles à observer ses incarnations plus calmes qu'elle, avait dû lui laisser le temps de prévoir son retour triomphale, alors que faire ?...

par **Beryael** Mer 20 Nov 2013 - 15:44

CHAPITRE 23

Dans les limbes, Yaelerynda avait presque entièrement prit le contrôle, parfois Beryael avait l'impression de dormir, et quand elle ouvrait les yeux, elle se rendait compte qu'elle était en pleine discussion avec Jarod. Ce dernier devenait encore plus fou à force de voir les changements entre la disciple d'Eniripsa et celle de Sram. Il ne semblait pas comprendre que Yael' était en Bery' et que celle-ci perdait parfois le contrôle de sa propre enveloppe charnelle. La vampire s'inquiétait de plus en plus, si elle se sentait plus forte, plus puissante dans les limbes, sa forme première ressentait ce même pouvoir affluer et en profiter plus que la jeune femme.

Les deux premiers jours, la jeune fille avait préparé avec soin un plan pour que dans les jours suivants elle quitte les limbes et Jarod par la même occasion, mais petit à petit, Yael avait réussi à la manipuler suffisamment pour la faire rester dans les limbes. Pas par amour pour Jahrodien et par envie de rester à ses côtés, mais pour que une fois qu'elle prendrait le total contrôle du corps de la disciple d'Eniripsa, elle ait le plus de puissance possible pour anéantir le premier vampire de tout les temps...

« -Je t'aiime, moi non plus, je croiiis, que j'suis perdue ! Boum boum Yaaaaahaaa ! Aimeuh moi, j't'en supplie ! Ou touteuh ta vie, tu s'ras suiviiis !
-Tu te mets à chanter seule maintenant ?, demanda Beryael à la voix dans sa tête qui semblait plus que joyeuse.
-Je fête ma victoire la naine !
-Quelle victoire ?
-Ma victoire sur toi, car tu ne l'as sans doute pas remarqué mais tu es en train de boire le sang de Jahrodien, et c'est moi qui ai fais ça toute seule !»

La vampire eut comme un électrochoc en se rendant compte qu'elle était penchée sur Jarod, ses canines plantées dans son cou et buvant son sang. Elle s'écarta aussitôt en tremblant, Par chance, l'homme était endormi et ne semblait même pas avoir remarqué que quelqu'un avait planté ses crocs dans son cou. Cet évènement fut comme un déclic pour Beryael qui décida de prendre sa besace et se mit à courir à toute allure dans la plaine désertique où elle se trouvait. Au bout d'un moment, elle ne savait pas si ça faisait quelques minutes ou des heures qu'elle courrait, elle finit par arriver dans une ville, ou quelque chose qui y ressemblait. Elle décida d'errer dans les rues et de se sortir de la tête Yaelerynda et ses fichus pouvoirs.

« Ca fait longtemps que Gotthyka n'est pas venue dans son palais non ? »

En entendant ce nom, Bery' se retourna pour dévisager deux vampires en pleine conversation. Si elle se concentrait bien, elle arrivait à un total de plus d'une vingtaine de jours... Ca faisait presque un mois qu'elle était dans les limbes et lui semblait pourtant que ça faisait des années qu'elle n'avait vu aucun Shuligan... Ils lui manquaient au fond... Cette bande de bras cassés voulant buter le Roi, même Kaame lui manquait !Bon... Juste un peu... Mais quand même.

« -Et tu comptes faire quoi exactement ?Partir des limbes pour retrouver ton «chériiii» ?
-Pourquoi pas ?
-Hors de question on a une mission Bery', ne l'oublie pas...
-Tu as une mission, et moi j'ai un corps, ne l'oublie pas...»

Avant de laisser le temps à Yaelerynda de comprendre ce qu'elle s'apprêtait à faire, la jeune femme sortit de sa besace en vitesse une fiole et s'empressa d'en boire le contenu avec une grimace. La potion était infecte.

« -Qu'est-ce-que t'as fais !? T'es folle !?, se mit à hurler Yael' en lui donnant une migraine folle.
-J'aurais dû faire ça plus tôt... »

Elle eut un sourire de satisfaction en même temps qu'elle sentait la vampire dans son esprit bouillonner de rage. Son sourire s'évanouit quand elle aperçut au bout de la rue où elle se trouvait, Jarod, la mine sombre et le visage déconfit.

Le paysage tournait, disparaissait, et laissait place à une grande plaine herbeuse, des voix se firent entendre, et des larmes sanglantes coulèrent le long des joues de Beryael. Elle était de retour...

[HRP: Bouhouhou... On s'approche de la fiiiiiiin Sad

]

par **Beryael** Jeu 21 Nov 2013 - 15:32

FIN

[Background-Terminé] Bloody Bery Tumblr_mwiagf8wpG1sip20ko1_500

« Tu sais que je suis là, que je ne t'ai jamais quitté, que depuis six siècles j'hante ta vie, alors laisse moi revenir, reprendre le contrôle... Laisse moi Beryael... Laisse toi redevenir Yaelerynda... »

La vampire se réveilla en sursaut, son corps nu en sueur, son coeur battant la chamade et sa tête lui faisant encore plus mal que depuis son retour des limbes. Depuis ce jour-ci, des migraines affreuses lui vrillaient la tête, elle n'avait pas compris au début, mais à présent tout était clair, les limbes ne l'avaient pas seulement séparées de Jarod, elles lui avaient rendues sa véritable nature, sa nature première... Bery' avait vu sa peau devenir plus claire, ses yeux s'éclaircirent, déjà des dessins apparaissaient sur son visage, Beryael Nis'Hintar redevait Yaelerynda Nis'Drakhal. En six siècles, Yael l'avait torturée, profitant de chaque moment de faiblesse pour essayer de reprendre le contrôle. D'un coup elle saisissait que ses amnésies n'étaient pas une étape loupée de sa phase de transformation mais Yael qui petit à petit remontait le cours du temps. A sa première amnésie elle s'était prise pour une petite fille de 6 ans, c'était sa précédente incarnation, à sa seconde elle était une roublarde un peu charmeuse, c'était encore une incarnation qu'elle avait eu, à sa dernière amnésie en date, elle avait été une jeune fille de bonne famille, qui était la seconde incarnation qu'elle avait eu à sa mort en tant que Yaelerynda... Tout été lié, rien n'avait été l'objet du hasard, depuis le début, depuis sa mort, Yael contrôlait tout, elle avait toujours été là...

Beryael décida de se redresser, en prenant soin de ne pas réveiller Clydhe qui dormait à côté d'elle. Elle resta peut-être un peu moins d'une heure à l'observer dans son sommeil, en pleurant silencieusement.

« -Faut-il vraiment que je parte ?, pensa-t-elle très fort en s'adressant au vampire terré dans son esprit.
-Non, mais vaut mieux que tu me laisses prendre le contrôle délibérément plutôt que ça t'arrive d'un coup dans quelques heures ?
-Quelques heures ?C'est tout ce qui me resterait à vivre si je ne décidai pas de te laisser vivre ?
-J'en suis désolée Beryael... »

La jeune femme était surprise de la compassion dont sa forme première faisait preuve, elle ne se serait jamais doutée qu'un jour elle entendrait Yael' dire qu'elle était désolée, et encore moins qu'elle le penserait dur comme fer.

« -Tu me promets de ne pas leur faire du mal ?
-Oulà, certainement pas !J'promet jamais rien, et même si je t'en faisais la promesse ça serait un truc en l'air ! »

Elle se mit à rire silencieusement, préférant ce côté amusant à la jeune fille que cette partie humaine d'elle. Après avoir déposé un baiser remplit d'amour sur la joue du disciple de Sacrieur, Bery' se leva du lit et s'habilla à peine pour descendre dans le salon. Une fois à l'étage du dessous, elle prit un livre, en arracha une page, sortit de son sac une plume de corbac et se mit à écrire avec son propre sang une lettre. Une lettre destinée à Clydhe, pour... Elle n'en savait rien en fait, elle ne voulait juste pas d'adieux larmoyant et préférait rédiger une lettre d'adieu. Une fois chose faite, elle prit sa besace, la remplit du peu de choses qu'elle possédait et se mit en route vers les landes de Sidimotes. Un endroit tranquille où une jeune fille se contorsionnant en changeant d'apparence passerait inaperçue.

Une fois au beau milieu de nul part, elle s'assit sur le sol et s'alluma une cigarette. C'était la fin, le dernier jour de la courte vie de Beryael Nis'Hintar. Elle se remémora les points les plus importants de son existence: la mort de ses concepteurs, sa rencontre avec Tesh', son apprentissage au palais d'Ae', ses retrouvailles avec Jarod, son coup de foudre pour Clydhe, son mariage avec Fourby', la naissance d'Ely et de Malani, la première fois qu'elle se confia à quelqu'un, ce quelqu'un étant N, la demande en mariage de son démon... Ce dernier évènement la fit glousser, il avait été tellement maladroit lors de celle-ci...

« Ouais bon ben... J'me suis dis que ça s'rait sympa si on veillait l'un sur l'autre tu vois... »

Et il lui avait balancé un anneau dessus en grognant pendant que la jeune fille sentait son coeur pourri se mettre à battre beaucoup trop fort et rapidement pour un cadavre.

A la fin de sa cigarette, elle s'allongea sur le sol pour observer une dernière fois le ciel étoilé. En se disant que dans peu de temps tout serait fini, l'organisation du mariage, les Shuligans, ses périodes de "vacances" dans la prison de N, ses quarts d'heure "On fait chier l'chef" avec Gotthy...

Elle ferma les yeux, doucement, lentement, et patienta, attendant que Yael' prenne le total contrôle. C'était comme s'endormir, mais s'endormir en faisant une crise d'épilepsie. Elle s'arrachait la peau, ses os pour les allonger, se griffer chaque parcelle de son corps. Et puis finalement, elle arriva...

La fin.

par **Beryael** Jeu 21 Nov 2013 - 15:33

Epilogue - La lettre

« Cher Clydhe, putain ça sonne pas bien, c'est merdique.
Mon chéri... Paie ta niaiserie, Yael' arrête pas de dire que je crains, elle fait chier.

Clydhe,

Je sais maintenant ce que ressentent les condamnés à mort. C'est étrange de savoir quand est-ce-qu'on va mourir, encore plus quand on sait comment et quelle sensation ça fera. Je me sens nulle de t'abandonner, je crains, je devrais pas... Mais à quoi bon lutter plus longtemps ? De toute façon, même si je me bats ça ne changera rien, d'ici quelques heures j'aurais perdu quoi que je fasse. Je préfère partir doucement sans lutter, ça sera moins douloureux et plus réconfortant.

A l'heure où tu liras cette lettre, tu dois déjà avoir fait connaissance avec Yaelerynda, et tu dois avoir envie de me poser une foule de questions, 'fin j'en sais rien, j'présume... J'essaie peut-être de me rassurer en me disant que ma mort sera pas passée inaperçue ?'fin bon... Je vais essayer de répondre à ces questions, que je dois sans doute imaginer.

Qui c'est Yael' exactement ?C'est tout con et en même temps compliqué, alors accroche toi un minimum et essaie de tout suivre !Yaelerynda était vivante il y a six siècles de ça, c'était la plus ou moins soeur de Jarod, mais surtout la personne qu'il aimait. Tu vois ils étaient un peu amoureux comme nous, je dis juste un peu parce que leur amour était puissant au point de créer un lien incassable, celui qui a fait que j'ai dû aller dans les limbes... Quand Yael est morte, son âme s'est divisée en plusieurs parties, ainsi à chacune de ses "réincarnations" il n'y avait qu'une partie d'elle dans son nouveau corps. Sa première incarnation représentait le côté bourge de Yael, son côté précieux, sa deuxième incarnation, elle était une sorte de roublarde séduisant les gens pour mieux les tuer, sa troisième incarnation elle a pas duré longtemps, c'était une petite fille carrément peste, une vraie chieuse qui savait quoi dire pour faire mal, et avait toujours une phrase à sortir peu importe les circonstances, mais qui restait adorable. Et enfin je suis arrivée, la partie humaine et un peu «romantique» si j'ose dire de Yael. Parce que bon j'ai eu bon me dire que j'étais un monstre toute ma vie, faut bien avouer que j'suis plus humanisée qu'un vampire normal.

J'sais pas si toutes les incarnations te disent quelque chose, mais en gros à chacune de mes amnésies je me suis prise pour une des incarnations de Yael, sauf que j'ai en quelque sorte remontée le temps. Maintenant on en est arrivé à Yaelerynda, et je peux pas me prendre pour elle vu que je suis déjà une partie d'elle, mais seulement une partie. Ah et j'ai oublié !Yael' était dans l'esprit de chacune de ses incarnations, et elle a souvent été la cause de leur mort.

Ca va j't'ai pas perdu ?Respire fort et concentre toi mon mignon, attention je crois que t'as un neurone qui a éclaté sous la concentration. (Tain ça c'est elle qui l'a écrit, elle me saoule...)Oh ça va, c'est juste un commentaire !(Putain Yael dans deux heures grand max, t'es à nouveau vivante, laisse moi profiter de mes derniers instants sur Terre !!)Okay ça va pff...

Désolé...

Yaelerynda a un contrôle fou sur moi, c'est dur de la maîtriser, et je sais que j'y arriverais plus bientôt. J'sais pas si t'as fais attention mais ma peau est devenue plus claire, et je suis plus grande depuis mon retour des limbes. Parce que aller là-bas ça m'a pas vraiment fait du bien, Yael a pu puiser davantage de pouvoirs là-bas, elle est devenue puissante, trop puissante... Enfin bon, tout ça pour dire que dans quelques temps je la laisserais prendre le dessus, et elle redeviendra Yaelerynda et moi je serais morte. Je ne serais plus une partie d'elle, cette fois c'est moi qui serait en elle. A la différence que je n'aurais pas d'influence sur elle. Je ne guiderais que sa partie humaine et romantique.

Est-ce-qu'on se reverra un jour ? Non, je ne pense pas, ces neuf derniers mois en ta compagnie auront été les plus merveilleux de ma courte vie, parce que tu auras réussi à me faire oublier Jarod, mais après que Yael ait pris le pouvoir, je n'existerais plus, je serais morte. Je sais que les Shuligans font des recherchent sur la nécromancie, mais je doute que essayer de me faire revenir du monde des morts soit une bonne idée, je ne sais même pas si c'est possible...

N'en veux pas à Yael' je t'en supplie, essaie de l'aimer autant que tu m'aimes, ça serait comme-ci c'était un peu moi que tu aimais. En tout cas, ne la déteste pas, parce que au final elle veut juste être libre, et à sa place j'aurais fais la même chose. Elle pourra te paraître insupportable, et ça ne m'étonnerait même pas qu'elle fasse tout pour que tu la haïsses, mais tiens le coup et supporte la, pour moi... J'ai eu beau la détester parce que Jarod l'aimait et ne m'aimait pas, parce qu'elle ne voulait pas sortir de mon esprit ou calmer ses attaques pour contrôler mon corps, j'ai l'impression de tout comprendre à présent, tout me semble limpide et j'ai presque envie de me sacrifier pour elle. J'veux pas t'apitoyer mais mets toi juste un instant à sa place, imagine toi passer six siècles à observer des parties de ta personne faire de la merde, voir l'homme que tu aimes passer d'une fille à l'autre comme substitut à toi, et surtout ne pouvoir rien faire pendant six siècles... ~~(Putain six-cent ans à vous regarder cracher sur le nom Nis' j'ai cru crever encore une fois...) Yael... (Oui, oui je sais, j'prends pas le contrôle avant la fin, nianiania...) Merci.~~

Clydhe, j'aimerais pouvoir écrire encore pendant longtemps pour te dire à quel point je t'aime, à quel point tu m'as obsédés pendant trois ans pour que finalement ce soit mon tour de disparaître, définitivement contrairement à toi, au moment même où tout allait plus ou moins bien entre nous. Mais le temps me manque, je dois terminer ma lettre, Clydhe je t'aime, pardonne moi...

Beryael. »

***

Yael' observa un instant la lettre, avec un sourire narquois avant de la chiffonner et la mettre n'importe comme dans sa besace. Un disciple de Iop arriva, une chope dans chaque main et en déposa une devant la vampire. Il s'assit ensuite à ses côtés, un sourire charmeur au visage qui était loin d'égaler celui de la jeune fille qui avait déjà dû séduire la moitié de la taverne brâkmarienne où elle se trouvait.

« -T'as l'air contente, qu'est-ce-qui te réjouis ?, lui demanda-t-il en buvant une gorgée de sa bière.
-Mon ancienne colocataire, une grande niaise monstrueuse...
-Elle t'a donné de ses nouvelles dans une lettre, c'est ça ?
-Non, elle m'a juste expliqué à quel point je suis géniale... »

Elle gloussa et vida presque d'une traite sa chope avant de guider le Iop vers la sortie. Persuadé qu'il allait rajouté une conquête à son tableau de chasse, il la suivit sans broncher, satisfait. Quelques minutes plus tard, son cadavre asséché tombait d'un toit.

Yaelerynda observa le ciel un instant, se disant que la dernière chose que «son ancienne colocataire» avait vu c'était ça. Elle trouvait que c'était ridicule, que sa lettre même était ridicule, mais elle la trouvait délicieusement drôle et souhaitait la garder pour se remonter le moral de temps en temps.

« Clydhe par-ci, Clydhe par-là... Ca va, y a un an tu chialais parce que Jarod m'aimait, pute borgne va... Alors que moi... »

Depuis la rencontre de Bery' et de Clydhe, il l'avait intéressé, quand elle l'avait vu s'enticher de la naine, elle avait hurlé après le démon, le trouvant faible et pathétique d'éprouver des sentiments pour... Pour cette gamine ridicule. Voilà pourquoi elle avait récupéré la lettre, et qu'elle ne comptait pas la lui montrer, il était hors de question qu'il lise ça. Ce torchon...

« Prépare toi mon mignon, on verra bien qui de nous deux gagnera, la naine ou la vampire presque divine... »

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