BG une créature malfaisante (en cours)

Encore des douleurs, mais il fallait qu'elle apporte le repas au roi.  Servitude et obéissance étaient les maîtres mots. Elle se souvenait du jour où elle avait osé se révolter contre son autorité et ce ventre arrondi en était le résultat. Les douleurs reprirent de plus belle, elle arriva tout juste à atteindre la salle à manger. Le roi Allister voyant la servante se traîner ne put s'empêcher de la rabaisser

- Alors jeune écervelée, tu n'es plus capable de servir dignement ton roi ?

Elle reprit son souffle, posa le plateau sur la table.

- Voilà seigneur, votre gibier.

Il prit le plateau et le lança à travers la pièce.

- Tu oses me servir ce plat insipide. Gardes, saisissez-la et jetez-la au cachot sans nourriture et sans eau. Cela lui apprendra à ne pas être digne de son roi.

La jeune femme tenta de protester mais elle ne put que crier de douleur. Les gardes la saisir et la traîna dans les couloirs du château. Chaque pas était un calvaire, elle savait que la mort rôdait. L’un des gardes ouvrit le cachot et l’autre se fit plaisir en la balançant contre le mur du fond. Elle s’effondra et perdit connaissance. Son esprit se promenait dans les limbes mais les douleurs redoublaient d’intensité. Les souvenirs revenaient en même temps que la chose qui l’habitait déchirait son corps. Elvira, était son nom, servante de son état depuis tellement d’années. On lui avait appris à bien se tenir, à servir le roi et à rien lui refuser. Mais un soir de pleine de lune, il voulu la mettre sur son menu et elle s'y opposa. Il la fit jeter dehors et elle erra dans la forêt. Quand des bruits se firent entendre, plus qu’un crissement de feuilles, un rugissement mi-homme mi- bête. Elle tenta de s’enfuir mais elle trébucha sur une branche et tomba. Et là, les branches prirent vie devant ses yeux, certaines vint maintenir ses bras, d’autres écartèrent ses jambes pendant qu’une autre la plaquait au sol. Elvira se mit à crier, à se débattre mais les branches la serraient encore plus. Elle entrevit la créature, elle implora tous les dieux de la protéger, elle se mit à pleurer toutes les larmes de son âme quand il prit possession d’elle. Elvira reprit à semi-conscience quand elle sentit la chose sortir et se mit à crier  

- Gardes, aidez-moi le bébé arrive, je vous en prie.
- Débrouilles toi catin c’est ta sentence pour ne pas avoir obéit à notre bon roi.

Elle continua à pousser et enfin le bébé arriva sans un pleur. Elle le prie, le tira vers elle et fut surprise de voir une belle petite fille. Elle la blottit contre elle tout en admirant ses jolis petits pieds, ses petites mains….Des larmes  de bonheur coulaient sur son visage mais elle ne vit pas que le ventre de l’enfant se tordait et qu’un visage prenait forme. Une voix rauque se fit entendre

- Pour te remercier de m’avoir rendue mon enveloppe charnelle, je vais t’accorder une mort douce.

A ces mots, le visage déforma complétement le ventre du bébé, une bouche apparut qui s’ouvrit sur des dents pointues. Le démon planta ses dents dans le cou de la jeune maman et bu son premier repas.

 

Plus je suçais ce sang, plus je sentais la puissance prendre possession de ce petit corps si frêle. Mais je savais que seul le sang de cette catin n’allait pas me suffire. Des bruits de pas m’interrompirent, je dû me dissimuler. Les gardes avaient tellement entendu hurler Elvira que le silence qui s’était abattu les inquiéta. Ils se précipitèrent et ouvrirent le cachot. Ils découvrirent le corps sans vie de la jeune servante et au creux de ses bras une petite fille si charmante.

- Qu’allons-nous faire de ce nouveau-né ?

- Donne-le en pâture aux bêtes de la forêt. De toute façon le roi ne voudra pas en entendre parler.

- Mais tout de même ce n'est qu'un bébé.

- M'sieur fait dans le sentiment maintenant. Bien puisque c'est ainsi, tu t'en chargeras.

A ces mots, le garde s'en retourna auprès du roi afin de lui faire un petit résumé de la situation. 

Le deuxième garde enleva sa cape et glissa l'enfant à l'intérieur. Il ne pouvait pas l'abandonner dans la forêt alors il prit la décision de le déposer devant la première maison du village. Il monta sur son cheval et quitta le château. Arrivé dans le village, il n'arrivait pas à laisser l'enfant qui n'avait cessé de le regarder pendant tout le trajet. Que cette petite fille était magnifique, ses joues si roses, et ce désir de survivre. Il descendit du cheval et fit bien attention de ne pas la faire tomber. Il continua à déambuler dans le village. Les rues étaient désertes, il se faisait tard, certains villageois avaient déjà mangé, d'autres devaient dormir et lui garde du roi se trouvait là avec un petit être dans les bras qui commençait à manifester sa faim. Que devait-il faire ? Il n'avait rien et ne connaissait personne. Il chercha une étable en se disant qu'il arriverait bien à trouver un moyen pour apaiser cet estomac qui criait famine. Après une recherche qui ne fit que redoubler le mécontentement de la petite, il entra dans une étable mais il était épuisé. Afin de l'apaiser, il s'assit et décida de la bercer et se surprit à chanter une comptine

-  Dors bébé dors, bébé dors il pleut dehors dors encore, il n'est pas tard et le matin s'est perdu sur son chemin, il nous reste quelques heures avant que la nuit ne meurt.....

Il voulait la calmer avant d'essayer de la nourrir ou de la laisser devant une porte. Son cœur était divisé entre le désir de la garder et le fait d'obéir au roi. La petite s'apaisait doucement, si bien qu'il se perdit dans ses pensées et dans son sommeil. A nouveau le ventre se mit à se déformer, le visage, la bouche, les dents, tout repris forme pour enfin s'adonner à un succulent festin.