[Acceptée] Bronwyn, ou l'illusion Vermillon

[HRP: J'interviens en HRP, certes, pour simplement clarifier que puisque le candidat a mis en contexte la situation, nous suivrons sa décision et son bon jugement. Nous sommes donc bel et bien devant la maison d'Astrub et non la taverne d'Amakna. Merci d'en prendre conscience! >] ]

Kaame, le nez fourré toujours dans ses innombrables rapports, marchait presque instinctivement vers le "QG" comme ils disaient. Au coin de la bâtisse, il s'arrêta net, d'abord sans relever les yeux, guettant le moindre bruit, puis usant de ses prunelles pour déceler du paysage une ombre familière ou ennemie. Quelque chose d'inhabituel hantait ses lieux. Il fouilla du regard les environs une nouvelle fois pour tomber sur ce qui ressemblait à une iopette.

Putain, encore un saltimbanque.

Il s'approcha de la masse de chair pour lui coller un faible coup de pied.

Dégage d'ici ! On fait pas l'aumône ! Dit il en soupirant.

Il détestait décidément tout l'entrain que suscitait l'organisation ces derniers temps. Des attroupements incessants se formait devant la maison d'Astrub. Répugnants petites immondices sans cervelle ...

[HRP : Afin d'éviter tout quiproquo à venir, je tiens à préciser qu'il est bien question du QG dans mon poste, je mentionne bien "la maison" et non la taverne. Rp parlant nous ne faisons pas systématiquement nos recrutements en taverne, et pour preuve, nous faisons souvent passer des entretiens au QG de la fontaine. On peut donc en faire au QG d'astrub ]

Après avoir passé une bonne partie de la journée à guetter les allées et venues de la foule d'Astrub quelques têtes semblaient familières.
Parmi ces différentes personnes, deux d'entre elles attirèrent tout particulièrement l'attention de Bronwyn : Une disciple d'écaflip, qui paraissait trop fourbe pour simplement suivre les préceptes de sa divinité et un Zobal dont le teint de peau bleu laissait penser que des choses occultes se tramaient sous son masque.
A deux reprise, elle avait cru capter quelque chose de différent, comme une sorte de puissance se dégageant des corps de ces deux êtres mystérieux.
De longs moment de réflexion s'en suivirent et elle se souvint pourquoi ces visages étaient si familiers. C'étaient eux ! Les flashbacks, les images de violence, tout commençait à s'assembler dans sa tête comme les pièces d'un puzzle. La remontée à la surface de ces images, firent apparaitre une lueur vermillon au fond des pupilles de la disciple de Iop.
Le tableau demeurait, hélas, incomplet, la clef de voute, pièce maitresse de l'assemblage de souvenirs, semblant se dérober aux efforts mentaux de Bron.
Lasse de cette réflexion, elle s'adossa à une poutre afin de guetter si d'autres bribes de mémoire charnelles décidaient de se montrer.

Dans un long soupir elle laissa échapper :


Pourquoi moi pas me rappeler ?...

La iopette leva la tête et reconnu le Zobal.

Moi venue mais moi pas rappeler tout....
Moi voir toi heuuu cul dans une boite !
Après... Moi rien souvenir !
Moi veux souvenir !!

Une étrange sensation mettait Bronwyn mal à l'aise quand elle regardait là ou les yeux de Kaame étaient sensés se trouver.

Kaame se retourna d'un geste rapide vers la iopette rouquine.

Tu es qui pour exiger quoi que ce soit ? Tu m'as collé des mandales, et maintenant tu ramènes ton cul pour faire des réclamations !

A tu la moindre idée du lieu que tu foules ? Des ombres que tu frôles, de la colère que tu provoques ? Ici tu n'auras ni aide, ni salut. Aucun samaritain ne s'aventure plus ici. Car la terre est morte et l'air est souillé ...

Retourne dans ta caverne primate.

D'un geste ample de cape, Kaame se retourna aussi vite que la première fois et se dirigea vers la porte qu'il allait enfoncer d'un geste brusque.

Ne comprenant que la moitié des mots sortant de la bouche du Zobal, Bronwyn le suivit des yeux puis, le voyant sur le point le point d'ouvrir la porte, se leva pour bondir juste derrière l'individu à la peau bleue.

Moi entrer !

Elle arborait un air fier car elle venait d'apprendre le mot "entrer" il y à peu.

A l'approche du seuil, le vermillon redoubla d'intensité.

Bronwyn fut entrainée de force à l'intérieur et à peine le pas de la porte fut-il franchi que son corps tout entier frissonna. Tous les souvenirs étaient maintenant là : les gens qui l'avaient encerclée, les affrontements qui s'en étaient suivis, la bourrasque d'énergie qui avait envoyé voler nombre d'entre eux qui avait émané... d'elle ?.
Comment était-ce possible, elle n'avais jamais développé une puissance telle, elle devait se tromper, elle, ne pouvait pas avoir été la source de cette puissance.
Confuse, le visage d'un des autres habitants de cette maison lui revint à l'esprit au même moment que son nom.

Moi voir Monsieur... Clydhe !

A la formulation de ce dernier mot, le ton de sa voix semblait avoir changé en quelque chose de plus grave, plus rauque et une minuscule flamme dansait dans ses yeux.

La porte s'ouvrit de nouveau avec fracas, et avec ce qu'elle se prenait dans la tête a chaque fois, il faudra bientôt la changer... Encore...

La silhouette qui se tenait dans l'encadrement avait l'air d'avoir traversé un ouragan, ses haillons aussi déchirés que sa peau, certains os sortaient même de la chair.

Ce qui restait du Sacrieur tituba en entrant dans la maison, tout ensanglanté qu'il était, et dévisagea de son seul œil ténébreux encore valide les quelques personnes présentes.

"AUCUN commentaire n'est accepté... grogna-t-il d'une voix aussi rauque que le bruit d'un rocher qu'on traine sur du granit. Donc vous fermez vos gueules avant même de l'ouvrir!

Oui, il était en rogne.
Oui, il détestait cette instabilité plannaire dont il était victime.
Et oui il arracherait la tête de celui qui le ferait chier aujourd'hui...

La régénération de ses os et de ses chairs avait commencée et elle lui faisait un mal de chien.
Sa patience était a un point négatif et la vision de l'inconnue en face de lui n'arrangeait rien.

"PUTAIN! Et c'est qui cette greluche dans notre QG?! Foutez la moi dehors!!"

Bronwyn tourna la tête vers le corps sanguinolant qui venait de brailler à son égard. Elle savait enfin pourquoi elle s'était retrouvée attirée par cette bâtisse. Un message devait être transmis à Clydhe, mais... quel message se demandait-elle. Aucun papier ne lui avait été transmis.

Ho ! Monsieur Clydhe Shouligane ? Vous être fait taper par Trool ?

Elle s'agenouilla pour regarder les blessures du sacrieur.

Hoo ! Lui taper fort sur tête à toi. Toi pas savoir te battre ?

Elle tourna la tête vers Kaame qui était affalé en train de rigoler.

Hey ! Toi le bleu ! Pourquoi lui comme ça et pourquoi lui vouloir moi dehors ? Moi devoir lui parler !

Bousculée par Yael, la iopette se retrouva sur le séant.
Plus qu'agacée, elle sentit la colère monter en elle et perdre partiellement le contrôle.
Les flammes dans ses pupilles englobèrent alors les yeux entiers, et sa chevelure elle aussi d'un rouge vermillon s'embrasa, chaque mèche formant une flamme, pour devenir une fournaise digne des flammes les plus puissantes des plans des Neufs Enfers.
Le regard empli de haine et un sourire des plus vicieux sur les lèvres, elle tourna lentement la tête vers la personne qui venait de la pousser.
Une voix Rauque et puissante se fit entendre en lieu et place de celle de Bron, articulant les mots avec une assurance et une froideur alarmante qui aurait fait pâlir n'importe quel mortel.

Il semblerait que mon vaisseau a enfin trouvé l'endroit que je cherchais à atteindre.
Il semblerait aussi que le précédent message que j'avais laissé n'a pas été délivré.
Quel dommage... Moi qui croyait pouvoir m'entendre avec votre dirigeant... Il est fort déplaisant qu'il ne reconnaisse pas l'un de ses semblables, il devrait pourtant savoir que l'apparence n'a que peu d'importance mais que les actes, eux, en ont.
Ma petite démonstration de l'autre soir n'a apparemment pas suffit, alors est-il besoin que je fasse à nouveau démonstration des pouvoirs que ce corps peut canaliser ?
Afin que tous les gens ici présents sachent à qui ils s'adressent, voici à qui vous avez affaire.
D’où je viens, on m'appelle Xolthraz. Je règne en maitre sur un des plans des Neufs Enfers, le plan... de la douleur. Mais voyez vous... les victimes se font quelque peu... rares en ces temps troublés. La torture a ses limites et je commence à manque de jouets pour m'amuser.
Les yeux de Bron se baissèrent sur le ventre de Yael. Peut-être serait-il temps pour moi de former de nouveaux disciples... Ses pupilles se posèrent ensuite sur le visage de Clydhe. Ou de joindre mes forces à des pouvoir servant déjà les forces du Chaos....

Étant donné que Monsieur Clydhe semble indisposé... La tête se tourna lentement vers l'assemblée. Auquel d'entre vous, sous-fifres, dois-je m'adresser ?

Gotthy vit Clydhe arriver avec de grands yeux ébahis. Mais par les moustaches d'Eca qu'est-ce qu'il lui était arrivé ?! Bien évidemment, monsieur était d'une humeur de merde, mais rien qu'à voir son état, elle avait mal pour lui. Elle grimaça, et elle avait commencé à fouiller dans son sac pour le rafistoler un minimum, mais Yael fut plus rapide. Après tout c'était sa femme, c'était normale que ce soit elle qui s'occupe de lui. Et puisqu'il avait décrété de bouder comme un gosse, et qu'elle n'avait pas l'âme à stopper Kaame dans un fou rire de si bon cœur, elle se résigna à prendre les devant avec la iopette. Ce qui devait arriver arriva, et voila le penchant démoniaque de sortie ! Jusque là rien d'alarmant, et au contraire, ils allaient enfin être fixés. Mais voilà, lorsqu'on demande ou propose quelque chose, il y a toujours l'art et la manière de le faire. Et ce démon ne savait vraisemblablement pas s'y prendre. Mais dans son extrême "mansuétude", Gotthy allait la corriger.....

-Il semblerait que plusieurs subtilités vous échappe, Xolthraz.... Mais laissez-moi combler les lacunes qui sont au diapason des abysses sans fond qui vous servent de cervelle.... Premièrement vous pouvez être un démon, un vampire, un koin koin, ou même un dieu si ça vous chante, ici, vous n'êtes rien. Vous ne valez même pas la place du larbin qui récure les latrines. Aussi vos petits tours de passe-passe je vous invite vivement à ne les utiliser qu'en suppositoire....

Son ton sarcastique et son air aussi dédaigneux qu'assuré renforçait le côté impertinent de la situation. Et telle la misère sur le pauvre monde, la féline renchérit, avec toujours ce sourire narquois aux lèvres.

-Qui plus est, sauf erreur de ma part, je ne vois aucun écriteau indiquant aux simples d'esprits de votre genre, que la maison se charge de distraire les rebuts chaotiques d'autres mondes. L'île de Moon semble plus indiquée pour le touriste inter-dimensionel que vous êtes. Par ailleurs, et dans l'hypothèse un peu folle où vous auriez réellement des projets et des compétences intéressants à nous soumettre, je vous suggère de m'en faire rapidement part, et de vous montrer convaincant, avant que vous ne soyez le second à être reconduit hors de ces lieux, mon pied servant de propulseur à votre séant.... Ho j'allais oublier, tâchez de vous montrer un tant soit peu poli, j'ai une patience limitée, et votre outrecuidance déplacée l'a déjà sérieusement entamée.... Vous êtes ici chez nous, et nous n'avons aucune obligation de supporter davantage votre présence. Ha au passage, s'il faut vous prouver que nous sommes parfaitement capable de vous faire taire à jamais, nous nous exécuterons sans la moindre peine, et vos pouvoirs ne suffiront pas cette fois.... Autant en faire un usage intelligent et les mettre de côté pour l'instant....

Postée devant la iopette possédée, les bras croisés et son regard céruléen perçant incrusté dans le sien, la vampiresse se parait à toute éventualité. Il n'était pas besoin de lui apprendre la nature chaotique des démons, et il lui fallait se tenir prête au cas où celui-ci aurait le mauvais goût de venir les défier. Elle attendait une réponse ou une réaction.

Le cruel sourire fit face au Zobal bleu et la voix siffla :

Tu n'es pas mal non plus dans ton genre, ça te dirait de venir visiter mes geôles la nuit ?

Un long rire à glacer le sang se fit entendre.

Vous semblez être une des têtes principale de l'organisation de Clydhe, aussi vais-je m'adresser à vous et à vous uniquement pour le moment.

Xolthraz jeta un regard hautain et satisfait à la disciple d'écaflip qui avait cru pouvoir lui rabattre le caquet.

Comme je l'ai dit, mon plan se fait rare en victimes ces temps ci et ma vie n'a de sens que si je suis en mesure d'infliger ou de me délecter de la souffrance des autres. Il lança un bref regard en direction du sacrieur écorché. Malheuresement, je ne peux m'échapper momentanément de cet en droit qu'en corrompant l'esprit d'un être inférieur. C'est en sondant ce monde que j'ai senti l'esprit malléable qu'était celui de cette... créature à travers laquelle je vous parle. Et en bonus ajouté... Elle ne semble avoir ni famille ni souvenir de son enfance... Elle ne manquera donc à personne. C'était à peine trop beau pour être vrai.
Ce corps n'est cependant pas à maturité et sa corruption totale serait trop risquée à ce stade, mais la force qu'elle possède en elle est.... surprenante de potentiel.

Ma proposition est la suivante :
Peu m'importe vos desseins, du moment qu'ils servent les forces du Chaos et de la Destruction, je vous prêterai mes pouvoir à travers cette chose qui me sert de vaisseau afin de semer terreur et cruauté en ce monde et de me réjouir des cris de nos victimes agonisantes.
En échange, vous veillerez à ce que rien ne vienne entraver sa corruption, vous l'aiderez à développer son potentiel et si possible.... vous ferez en sorte qu'elle apprenne à se fondre dans la masse en mon absence.

Mes termes vous semblent-ils honorables ?

Xolthraz fit crépiter le corps de Bron d'une aura d'éclairs vermillons pour faire bonne figure et attendit une réponse.