[Accepté]Amerion, "celui au masque"

L'étranger se tourna vers l'homme encapuchonné, le scruta un moment et, au travers de son heaume, lui répondit d'une voix dure et froide comme un vent d'hiver. Il avait un très léger accent indéfinissable, preuve qu'il n'était manifestement pas d'Amakna :

- Ça se pourrait...

De quelques gestes lents et précautionneux, il rajusta ses gantelets, en produisant au passage des raclements métalliques qui firent grincer des dents quelques client aux oreilles un peu trop sensibles. Il sembla n'y prêter aucune attention, et attrapa une plume de corbac sous son manteau de voyage. Il la porta à hauteur de regard, comme pour l'examiner de ses yeux invisibles, et la posa devant l'homme encapuchonné.

- Il est possible que nous ayons un intérêt commun.

- Le pouvoir.

Il marqua une légère pause, comme pour ménager un effet particulier à ses paroles, puis poursuivit :

- Beaucoup se battent pour des idéaux, de bien, de justice et d'équité. Il suffit d'écouter les récits épiques et glorieux de pochtrons de taverne pour s'en rendre compte. Je crois de mon côté qu'il n'y a pas de bien... ou de mal, mais uniquement le pouvoir : ceux qui le possèdent...

Il attrapa une miche de pain sec oubliée sur un coin de table et la tendit, main ouverte.

... et ceux trop faibles pour le rechercher.

Sa main gantelée de fer se referma violemment sur le morceau de pain, le réduisant en miettes.

Profitant d'un moment de silence desquels Amerion semblait agrémenter ses propos, le tavernier s'approcha des deux individus et déposa une bière face à Amerion, sans que ce dernier n'en ait commandé une, puis attendit un court instant à côté de la table, espérant probablement un pourboire. L'étranger au casque ignorant complètement la chope de bière, ce que peu de gens auraient fait à sa place, le taverne retourna derrière son comptoir d'un pas lourd et commença à essuyer une pile de plats avec un torchon crasseux.

- Il y a eu des signes, et plus que des murmures, adressés à qui voulait bien les entendre, et j'ai entendu... Une organisation se serait levée, afin de réclamer vengeance contre l'Usurpateur et Traitre, et domination sur ceux qu'Il a autrefois autorisé à s'imposer comme la seule organisation mercenaire de ce pays. Après bien sûr, il y a d'autre choses, mais elle ne sont pas sujettes à des conversations en public, il me semble. Je pense avoir trouvé le premier jalon de la piste...

Il désigna la plume de corbac, posée sur la table

... et souhaite progresser sur cette voie.

Il se tut, la respiration lente, en attendant une réaction de son interlocuteur

[ Petite précision, maintenant que je me renseigne. Amerion, tel qu'il apparait ici, est un personnage de ma création, aussi bien au niveau de son nom, que de son apparence et de son histoire personnelle. Il y a plusieurs joueurs Amerion un peu partout sur les serveurs de jeu dofus, mais aucun d'eux n'est moi, et en aucun cas je ne me base sur l'apparence ou le background d'un de ces joueurs. Ça peut sembler inutile, mais je tenais à le préciser.

D'autre part, ça peut sembler curieux, mais est-ce que les interactions d'un membre avec le groupe Shuligan peuvent se dérouler uniquement via le forum, de façon écrite ? Je n'ai actuellement pas de personnage sur Jiva, et en créer un me rendrait niveau 1, soit à peu près aussi utile en combat que - pardonnez l'expression - l'organe viril mâle d'un pape. ]

- Il vaut mieux continuer notre discussion ailleurs... Suis moi...


Amerion resta un moment sans réaction, comme s'il n'avait pas entendu, puis se leva et suivit l'homme à l’extérieur de la taverne, sans se retourner, ni même prêter attention au regard mauvais que lui lançait le tavernier. Dehors, la pluie s'était intensifiée depuis l'arrivée d'Amerion. Les chemins de terre environnant allaient bientôt se changer en bourbiers, et les pavés deviendraient vite glissants. Un orage semblait même se profiler à l'horizon.

L'homme à la capuche le conduisit jusqu'à la place de la fontaine, laquelle avait grandement perdu de son charme sous la pluie battante. Là, ils passèrent derrière une bicoque misérable pour se retrouver dans ce qui avait dut être autrefois un arrière jardin. Il était envahi de mauvaises herbes, de ronces par endroit, et des planches de bois pourries jonchaient le sol, comme jetées au hasard dans une décharge. Une pile de caisses défoncées était empilée contre un mur, protégeant des regards une trappe d'accès au sous-sol.

Amerion ressenti quelque chose d'étrange - d'indistinct - sous son heaume, comme de l'amusement, face à l’ingéniosité de la cachette. L'homme à la cape déverrouilla la trappe, et ensemble, ils s'enfoncèrent dans les ténèbres.

Après une volée de marches taillées à même la roche, il arrivèrent dans une vaste salle éclairée par des torchères qui ornaient les parois de pierre. Il y avait des caisses et des tonneaux - en bon état - empilés de ci de là contre les murs, et une longue table de chêne occupait le centre de la pièce. Elle était encombrée de livres et de parchemins couverts de caractères incompréhensibles, et éclairée par un lustre en ferraille noire tordue. Au plafond de la grotte courrait un système de tuyauterie en cuivre terni, laissant présager que la fontaine se trouvait juste au dessus.

Amerion fit quelques pas dans la pièces, puis s'arrêta pour l'observer, et attendit que l'homme à la cape lui indique la suite des évènements.


[Comme convenu dans le message privé, voici mon introduction de la suite des évènements. J'espère avoir retranscrit fidèlement l'esprit de ce que doit être cet endroit. Si ce n'est pas le cas, faites-moi signe et je modifie ça tout de suite. Pour ce qui est du personnage en jeu, je vais essayer de le créer dans la journée.]

Tapis dans l'Ombre, un autre membre du Conseil de l'Ombre était là, sous la fontaine. Il observait tout ce qui ce déroulait. On racontait qu'Absinthe était le plus macabre et le plus cruel des membres de l'Organisation. Il souria et montra ses dents noires avec un souffle qui empestait le sang. Il revenait d'un combat, et il avait gagné. Il sortit de sa cachette et se prononca.
-Nii.... Que nous amènes-tu là Clydhe? Un membre potentiel, ou notre souper du soir? Il éclata de rire étant encore un peu déçu car il savait que c'étai sans doute la première option,car si cela aurait été la deuxième, il aurait manqué un membre à la personne.

-Je me présente: Absinthe Mortura, Membre du Conseil de l'Ombre.
Absinthe recula alors, car il n'aimait pas mettre son nez dans le recrutement des autres Chefs.

Pour toute réponse, Amerion s'assit lentement à la table et approcha son "visage" de celui du dénommé Clydhe, comme pour lui rendre son regard perçant. Pendant un moment on n'entendit rien d'autre que le grondement du tonnerre qui venait d'éclater. Soudain, la surface brillante du heaume d'Amerion sembla se troubler puis onduler, comme si le métal dont il était fait était en train de fondre. Quiconque présent dans la pièce à se moment précis, trompé par la luminosité vacillante, se serait suggéré que la masque métallique était réellement en train de fondre, sans qu'aucune source de chaleur ne puisse justifier ce changement.

Un courant d'air violent qui s'était engouffré dans les escaliers souffla brusquement les bougies, plongeant la pièce dans l'obscurité. On tâtonna un court instant dans l'obscurité, désorienté par l'absence subite de lumière, puis il y eut un craquement d'étincelles, et les chandelles se rallumèrent. Amerion s'était levé de sa chaise, le bras droit tendu en direction du chandelier, et avait apparemment lancé un sort de flamme sur les bougies. La lumière revenue, on pouvait à présent constater que son heaume avait complètement changé de forme. Le heaume était à présent fait de bronze, et avait l'apparence d'un visage d'homme jeune au regard dur. Deux fentes minuscules s'ouvraient au niveau des yeux. La couronne d'épines avait disparue au profit d'une tiare en or décorée d'entrelacs complexes et agrémentée de plumes -métalliques- aux reflets cuivrés, recourbées vers l'arrière.

Quand Amerion prit enfin la parole, les pièces métalliques au niveau de la bouche se mirent en mouvement sans bruit, continuant d'épouser la forme du visage. On aurait pu croire à un pantin de métal ayant apprit à parler.

- Je suis tout le monde... et personne.

En un instant alors, la surface métallique changea de nouveau, prenant tantôt l'apparence juvénile et souriante d'un éniripsa, tantôt arborant des cornes allongées recourbées vers l'arrière, typiques des Osamodas, tantôt une crinière dense de cheveux d'un gris acier et un sourire niai si cher aux iop. Enfin, elle retourna à son apparence d'homme à couronne de plumes.

- Pour obtenir ce que je suis, j'ai du me débarrasser de ce que j'étais. J'ai changé, et laissé derrière moi ma vie d'avant. On m'a oublié.

Il se tut un moment et sera ses poings, les mains tremblantes. On aurait pu penser qu'il parlait sous l'emprise de la colère si sa voix n'avait pas été si calme et posée. Sa phrase fut entrecoupée de silence, comme s'il était perturbé par ce qu'il ressentait.

- Je... n'aime... pas... parler de... ça.

Les tremblement dans ses mains gagnèrent en violence, mais il ne semblait pas s'en rendre compte.

- Par une fleur, j'ai perdu ce qui faisait mon humanité. J'ai fais ce sacrifice pour la retrouver, ma très belle... qu'elle soit à moi... mais j'étais devenu quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Quand je l'ai revue, elle était devenue si belle, si forte... J'ai fuis, me sachant indigne d'elle. Elle ne m'a pas...

Il interrompit en milieu de phrase et se rejeta en arrière, soudain pris d'une crise de convulsions violentes. Il enfouit son visage dans ses mains, comme frappé d'une migraine foudroyante, et laissa échapper un grognement de douleur. Il resta ainsi un court instant, sans bouger, tremblant, la tête baissée, quand une lueur dorée commença a émaner de sa manche gauche, comme si son avant-bras s'était mis à scintiller tel une luciole dans le noir. Il retira ses mains de son casque, révélant un visage distordu, déformé de façon indéfinissable.

Ses mains tâtonnèrent un court instant dans son sac pour en sortir un instant plus tard une flasque de cuir. Il fit sauter le bouchon d'un geste fébrile et avala le contenu, un liquide clair comme de l'eau, avant de s’effondrer la tête la première sur la table, dans un fracas métallique. Il resta la tête contre le bois, la respiration saccadée, puis se redressa lentement pour voir que son interlocuteur n'avait pas bougé d'un pouce. À peine avait-il haussé un sourcil et sourit du coin des lèvres en voyant l'expression de son camarade, lequel semblait déçu de constater que le candidat de la journée n'avait pas succombé à sa crise, le privant d'un bon repas.

Des profondeurs de son heaume, Amerion lança un coup d’œil discret à son avant-bras, qui avait cessé de scintiller, puis il rangea sa flasque dans son sac et rajusta ses habits et les différentes pièces de son armure. Son masque, au lieu de retourner à son apparence de jeune homme couronné de plume, avait repris son apparence initiale : fait d'argent, échancré et surmonté d'une couronne d'épines. Après un court instant pendant lequel il reprit son souffle, Amerion recommença à parler de sa voix froide et lointaine.

- Il y arrive qu'il y ait parfois quelques... "désagréments" inhérents à ma condition particulière. Il n'y a aucun remède, mais certaines concoctions permettent de limiter les crises.

Il s'arrêta à nouveau et laissant échapper un souffle rauque, comme un bâillement, de dessous son heaume.

- Ce que je peux apporter, c'est ceci : mes capacités de dissimulations et de manipulation. Personne ne me connait ici -car je ne suis pas d'ici- et je ne laisse rien de plus chez quiconque que le souvenir fugace d'une personne croisée au détour d'une rue. Même quelqu'un de physionomiste aurait tôt fait de m'oublier, me confondant avec un autre. C'est un don et une malédiction.

N'aimant pas trop parler, il se tut, attendant une réaction.

[ Message effacé puis reposté afin de "tromper" l'alerte de nouveau message du forum. Bonne lecture ! ]

[Réponse à la place de Clydhe car il a effectivement oublié, mais pas moi ;p]

Absinthe regarda l'homme devant lui de façon un peu perplexe se demanda tout ce qu'il avait pus vivre... Finalement, il réfléchit longuement avant de s'exprimer, croyant que le Fondateur parlerait avant lui. Après aucune réponse, il s'exprima:

-Effectivement, on commence à avoir de besoin de nouveaux membres pour l'occasion... Ton histoire, visiblement tu ne désire pas en parler. Je respecte ce choix, tant qu'il ne cache rien qui pourrait nuire à ta poursuite au sein de cette organisation.

Absinthe marqua un pause, tout en regardant l'individu de haut en bas un peu déçut de ne pas avoir de repas pour le soir. Il poursuivit alors avec la question que Clydhe aurait sans doute posé:

- Connais-tu l'histoire des Shuligans? Peux-tu me la raconter ou me la remémorer, voir si ton intérêt envers nous est bien présent, ainsi que de voir ton point de vue s'il s'accorde avec le notre.

Absinthe craqua s'est jointures et sortit une cuisse de viande indéterminable avant d'écouter la suite...


[Donc! J'aimerais bien te rencontrer sur Jiva! On peut t'aider à t'entrainer parmi nous! Tu me plais, ainsi qu'à bien des membres de notre organisation.^^]

- L'histoire ?

Amerion aurait froncé les sourcils, si son visage de métal en était pourvu. Il y a longtemps, il aurait été capable de répondre, quoique qu'avec les difficultés d'un jeune homme peu éduqué venant d'un village isolé dans les montagnes. Maintenant, il n’éprouvait non pas le manque de connaissance ou d'éducation pour répondre, mais le manque de la capacité à s'exprimer sur son passé ou sur celui d'autrui. Cela était pour lui un concept devenu aussi insaisissable que de la fumée.

- Je... n'y arrive pas.

Malgré le fait qu'il semblait insatisfait de son incapacité à répondre convenablement à la question, sa voix ne trahissait aucune colère, aucune déception. Aucune émotion, à vrai dire. Il reprit la parole tout juste après, comme si son explication avait suffit à convaincre qu'il possédait les connaissances pour répondre à la question, et que la démonstration en avait été faite.

- Les désagréments de ma condition ne sont pas que physiques, hélas. À moins de faire preuves d’efforts de concertation exceptionnels, je n'arrive plus à parler de... de....

D'un geste brusque, il frappa du poing sur la table, comme frustré de ne pas pouvoir s'exprimer correctement. Il aurait voulu parler du fait qu'il avait pu raconter une partie de son histoire personnelle au cour de la soirée, au prix d’efforts éreintants, et que sa crise l'avait laissé incapable de mobiliser à nouveau ses facultés de concentration, mais à chaque fois qu'il tentait de formuler clairement l'idée, elle s'évanouissait, comme balayée par le vent.

- Une malédiction, qui me nourrit autant qu'elle me consume, dit-il à voix basse, presque uniquement pour lui-même.

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Bonsoir, et désolé pour le retard dans la rédaction. Je travaille de jour, et n'ai pas toujours le temps de.... prendre le temps ! Pour commencer, il faudra effectivement que je crée le personnage Amerion sur Jiva. Je ne sais pas comment se passent vraiment les activités des membres dans le jeu, mais je serais curieux de le découvrir. Ensuite, pour ce qui est de l'histoire de l'organisation, Amerion ne l'exprime pas non pas par ignorance, mais par impossibilité, comme j'ai essayé de le faire comprendre. Pour lui qui a rejeté ses origines (sans en avoir vraiment le choix) afin de gagner de grands pouvoirs, le concept de passé est vraiment devenu insoluble. J'essaye d’installer avec lui un personnage intriguant, mais difficile à cerner.